Vers un passage de relais en 2019 ?

INTERVIEWS - AUTRE Anderlecht est un des derniers clubs de football familiaux de division 1. Actionnaire majoritaire dans la SA RSC Anderlecht, la famille Vanden Stock est entourée d’investisseurs issus du monde des affaires et aucun ne semble prêt à quitter le navire.

Alors que l’interdiction de vendre des actions est échue, aucun n’a encore songé à monnayer ses parts.

"Je ne suis pas entré dans le capital pour en sortir après cinq ans, je ne suis pas un spéculateur", assure Michaël Verschueren, fils de Mister Michel.

Etienne Davignon, qui détient avec son fils Vincent et son neveu Olivier 7,5%, du capital, ne voit pas de raison de vendre non plus. Selon le vicomte, le club n’a pas besoin de capitaux frais pour survivre.

"Les fonds propres seront renforcés par les bénéfices générés par les activités sportives."

Emmanuel van Innis (Engie), Pascal Minne (Petercam), Luc Van Caenegem (actif dans l’immobilier) et Paul Goossens (grossiste en fruits et légumes) ont le même avis. Chacun détient au moins 2,5%.

"La valeur du club ne peut que grimper", ajoute Paul Goossens.

Les actionnaires  de la SA RSC Anderlecht :

Famille Vanden Stock : 41,5 %
Famille Collin & Partners : 19,5 %
Michaël Verschueren : 10 %
Famille Davignon : 7,5 %
Joan Beerlandt (Besix) 5%
Paul Goossens (5%)
Autres : 10 % Alexandre Van Damme, Emmanuel Van Innis (Gdf Suez) , Pascal Minne (Petercam), Luc Van Caenegem, Herman Van Holsbeeck, Jo Van Biesbroeck..

La question de la succession du président, Roger Vanden Stock (73 ans) revient sans cesse sur le tapis. En coulisses, d’aucuns soulignent l’influence grandissante d’Alexandre Van Damme (AB InBev), petit actionnaire mais grosse fortune.

Quel est le rôle joué par Alexandre Van Damme ?. Lorsque la SA a été créée, ce riche actionnaire familial d’AB InBev a investi 250.000 euros, soit 2,5% des parts.

L’influence d’Alexandre Van Damme n’est pas à sous-estimer. L’homme suit depuis des années les réunions du comité de direction. Il serait à la base d’un audit accablant, réalisé en 2013, qui a pointé des dépenses bien trop élevées. Le RSCA a pu faire face à ces dépenses élevées grâce à des revenus records: 71 millions ont été encaissés à l’issue de la saison 2013-2014, grâce surtout à la  lucrative Champions League.

Mais pour contrer le risque de moins bons résultats sportifs, le club a souvent acheté des joueurs chers, ce qui a fait grimper les coûts. Sous l’impulsion d’Alexandre Van Damme, cette spirale négative a été stoppée. Dans les comptes 2013-2014, la masse salariale a baissé de plus de 8 millions d’euros. Et en investissant dans le centre d’entraînement de Neerpede, le focus s’est déplacé vers la formation des jeunes. La politique commence aujourd’hui à porter ses fruits.

Roger Vanden Stock veut être au premier rang lors de l’inauguration du nouveau stade. Ce serait une belle fin de carrière. Et le moment idéal pour le passage de relais: une vente des actions à Alexandre Van Damme. Même si personne ne confirme ce scénario.

"Il est difficile de savoir comment Roger se sentira dans cinq ans, confie Paul Goossens. Mais je peux vous dire une chose avec certitude: il skie et joue encore au golf comme un dieu"