Kargamel : L'Affaire du Penalty

MERCREDI, 27 DÉCEMBRE 2023, 13:00 - kargamel
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OPINIONS Tout ou presque a été dit sur l'affaire du penalty survenue à l'occasion de la rencontre opposant le RSCA au KRC Genk.

En ce compris un lot de bêtises. Le point de vue technique de votre serviteur sur cette regrettable histoire belge...
 

Le football et les commentaires qui en découlent constituent un étrange domaine où la logique et l'objectivité ont peu cours.

De même, le mérite n'a pas force de loi dans l'attribution d'une victoire, celle-ci va en effet sans discussion à l'équipe qui a inscrit un but de plus que son adversaire, quelle que soit la qualité du jeu produit.
Le reste, aussi passionnant qu'il puisse être, n'agite au fond que la presse et les comptoirs situés aux abords du stade.

Il n'en est cependant pas de même en ce qui concerne l'application du règlement qui se résume synthétiquement en la célèbre locution latine : Dura lex sed lex.
 
L'affaire qui oppose le KRC Genk aux instances fédérales du football belge et indirectement au RSCA relève du droit, en conséquence de quoi, il doit être possible de trancher objectivement sur base de faits et non des impressions des différentes parties.
On a lu et entendu tant d'interprétations personnelles sur le sujet…
 
Objectiver son jugement, c'est la raison d'être de cet article.
L'argumentation présentée ci-dessous s'appuie strictement sur le règlement de l'URBSFA, références à l'appui, elle est par conséquent peu sujette à l'objection.
 
Le penalty aurait dû être retiré !
 
La loi 14 des règles du jeu aussi appelée Loi Penalty ne laisse aucun doute sur le fait que le penalty botté par Heynen aurait dû être rebotté :
Si un coéquipier du gardien de but commet une infraction
• le but doit être accordé si le ballon pénètre dans le but ;
• le penalty doit être retiré si le ballon ne pénètre pas dans le but.
• Si un joueur de chaque équipe commet une infraction, le penalty doit être retiré sauf si un des joueurs commet une infraction plus grave (par exemple une feinte « illégale »).
 
 
Il y a donc manifestement eu une ERREUR puisque les images attestent que Verschaeren et Stroeykens étaient en défaut de même que Sor qui a propulsé le ballon au fond des filets.
 
Pour comprendre comment il conviendra de traiter cette erreur, il est nécessaire d'établir la différence entre ce que le règlement appelle une Erreur dans l'appréciation d'un fait et une Erreur d'un arbitre dans l'application des lois du jeu. (Règlement Titre 6, Matches, 13.4 et 13.5).

Ce point est particulièrement crucial car selon que l'Affaire du penalty sera qualifiée de la première ou de la seconde espèce, le résultat (2-1) sera entériné ou le match devra être rejoué.
 

Examinons ces deux cas d'espèce :
 
1°- Erreur dans l'appréciation d'un fait - Article B6.120

Les décisions de l'arbitre sur les faits en relation avec le jeu sont sans recours, y compris la validation d'un but et le résultat du match. En conséquence, le résultat d'un match n'est jamais modifié en raison d'une erreur commise par l'arbitre dans l'appréciation d'un fait au cours du match, même si cette erreur est reconnue par l'arbitre après la reprise du jeu.

A plus forte raison, les déclarations d'un assistant-arbitre en contradiction avec celles de l'arbitre au sujet de l'appréciation d'un fait ne peuvent influer sur la décision de l'instance saisie.
L'instance chargée de l'arbitrage (refereeing) ne peut, sans entendre les intéressés, rejeter d'office des réclamations portant sur des erreurs de l'espèce.
 
Il est par conséquent évident que si l'anomalie constatée est déclarée comme appartenant à cette catégorie, le Sporting conservera les 3 points acquis.
 
2°- Erreur d'un arbitre dans l'application des lois du jeu - Article B6.121

Lorsqu'il est établi  devant une instance chargée de l'arbitrage (Refereeing), à la suite d'une réclamation ou d'un appel, qu'une erreur ne portant pas sur l'appréciation d'un fait a été commise par l'arbitre dans l'application des Lois du Jeu, le dossier est transmis à l'instance disciplinaire compétente.

L'instance disciplinaire compétente détermine si cette erreur a modifié gravement la marche du jeu et, dans l'affirmative, décide l'invalidité du match.
 
Une première constatation est évidente :

Si le KRC Genk estime avoir été victime d'une Erreur d'un arbitre dans l'application des lois du jeu, c'est son droit le plus strict de porter réclamation et de demander le replay.
Il est tout aussi clair que si l'erreur est ainsi qualifiée par le Refereeing Department, le replay serait inévitable.
 
Deux scenari peuvent par conséquent être envisagés :
 
a) Si le trio arbitral de la VAR s'est focalisé sur la position illicite de Sor sans prêter attention aux positions tout aussi illicites de Yari Verschaeren et Mario Stroeykens, il s'agirait alors d'une erreur dans l'appréciation d'un fait et dans cette hypothèse, le règlement aurait été correctement appliqué.

N'ayant vu « que » la position irrégulière de Sor, la décision de donner un coup franc indirect en faveur du Sporting était correcte.

Cette situation est comparable à celle survenue au cours du match qui a opposé récemment le KV Malines au FC Bruges.

Le but de Thiago inscrit à la 72e minute avait été annulé par l'arbitre Laforge pour un hors-jeu et pour lequel la VAR n'est pas intervenu afin de corriger l'incorrecte décision.
Bien que le département de l'arbitrage professionnel ait reconnu “une erreur humaine du VAR” qui aurait dû intervenir.
Le but a été refusé à tort mais l'erreur a été qualifiée d'erreur dans l'appréciation d'un fait car aussi incompréhensible que ce soit, la VAR n'avait pas « vu » le défenseur malinois qui annulait le hors-jeu de façon manifeste.

Les Brugeois ont été déboutés et le résultat (0-0) est resté acquis.
 
b) Le trio arbitral de la VAR a acté la position irrégulière de Sor ET celles de Yari Verscharen / Mario Stroeykens.

Dans ce cas, il s'agirait alors d'une erreur d'arbitre dans l'application des lois du jeu car selon cette seconde hypothèse, conformément à la Loi 14 du règlement, le penalty aurait dû être rebotté.
Le règlement a donc selon cette optique été incorrectement appliqué.
 
Puisqu'en droit, il faut des preuves pour étayer une vérité, on n'imagine que les déclarations des membres du corps arbitral actif au cours du match et entendues par les instances décisionnaires seront primordiales.

Le contenu des échanges radiophoniques entre le referee de terrain et ceux de la VAR pourront orienter et objectiver la procédure vers l'une ou l'autre des 2 hypothèses.
 
Quoi qu'il en soit, le Sporting ne devrait de toute façon pas craindre de rejouer cette partie.

Même si la victoire avait été quelque peu flatteuse, les Limbourgeois dominateurs ne s'étaient finalement procuré que très peu d'occasions.
Les plus nettes étaient bien à mettre à l'actif des Sporting Boys.
Ce que le Sporting a fait, il peut le refaire !

Le Sporting reste intraitable à domicile même fortement diminué.
Ce ne sera vraisemblablement plus le cas si on remettait le couvert.
Selon le règlement, Debast a bel et bien purgé sa suspension et serait donc disponible pour le replay - Loi 11.6.4 - Article B11.188 (Livre B – Titres 11) :

Si un match est arrêté ou doit être rejoué par décision de l'instance compétente bien qu'il ait eu la durée réglementaire, les intéressés suspendus sont considérés comme ayant subi leur sanction.
 
En outre, Hazard et peut-être de Vertonghen devraient être rétablis.

Nous serions donc plus forts que nous l'étions dimanche dernier. Ce ne serait vraisemblablement pas le cas de Genk.

Le replay, s'il est prononcé, pourrait aussi avoir lieu dans une période problématique pour les pensionnaires de l'Arena en raison de la CAN.
Le Racing serait ainsi potentiellement orphelin de Sor, El Khannous, Paintsil, Arokodare et Fadera.
Excusez du peu. La Can se déroulera du 13 Janvier au 11 février 24…
 
Enfin, si replay il y a, on peut s'attendre à ce que le Lotto Park soit très remonté voire hostile aux Limbourgeois, persuadé qu'il sera, d'avoir été volé comme au coin d'un bois.
On peut également s'attendre à ce que les Mauves aient à cœur de prouver que leur victoire n'était pas usurpée. La motivation n'en sera que décuplée.

Enfin, un stade comble et une juteuse recette de plus, en ces temps dififciles, mettrait un peu de beurre dans nos épinards.

 
Bref, restons confiants en les nôtres et citons Esope pour conclure : « Au lion, la part du lion ! »
 
 
COYM
Kargamel

 

Source: © Source interne



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