Le Rasoir d’Ockham – Débat des vacances – Ép15

OPINIONS Le Sporting n'est pas performant, c'est hélas, un euphémisme.
 
Battu, pour ne pas dire laminé, à l'occasion des 3 dernières sorties officielles de la défunte saison, Anderlecht a eu le mauvais goût de remettre le couvert lors de l'inauguration du nouvel exercice.
 
Dans une morosité ambiante revenue plus vite encore que les juillettistes de leur villégiature, les doigts se tendent désormais pour pointer les responsables de cette mauvaise pièce.
 
Dans pareils cas, les malheureux nominés sont souvent tout désignés : Le T1, la direction, les joueurs.
 
Sont-ils vraiment tous à mettre dans le même panier ?
 

Note préalable de l'auteur
 
Un débat est une discussion généralement animée entre interlocuteurs exposant des idées souvent opposées sur un sujet donné.
Pour qu'il soit productif et amène chacun à s'enrichir et affiner sa position, il est nécessaire de faire preuve d'ouverture, d'écoute et de respect.
L'animation n'exclut pas la courtoisie et la bienséance.
L'humour est bienvenu.
Stay Cool and Enjoy ! ;-)
 
Let's Go !
 
En mai dernier, le Sporting a pu faire tout ce qu'il lui plaisait pour s'être découvert imprudemment de tous ses fils en Avril.
 
Nu comme un ver, il ne restait plus au malheureux club de Saint-Guidon que ses yeux pour pleurer.
 
Genk avait douché ses derniers espoirs en Coupe de Belgique depuis belle lurette tandis que l'AZ s'était chargé de l'éjecter de la Conférence des petits.
 
Enfin, comme un acte charitable de pitié, les indignes PO2 s'étaient finalement détournés de ses suppliques pathétiques.
 
Le printemps des Mauve et Blanc fut, comme la météo, plus pourri que jamais.
 
Affligé par la perte de Verschaeren après 9 minutes de jeu à OHL en ce 19 mars maudit, le Sporting allait enfiler les désillusions comme des perles sur un collier.
 
En effet, si on excepte une victoire arrachée dans la douleur à Eupen, Anderlecht a surtout accumulé les triples buses à la façon d'un cancre forcé de présenter ses examens de fin d'année :

2-0 à l'AZ, 5-2 à Genk et 2-3 contre Malines pour conclure la série noire, le tout, en cochonnant au possible, les copies rendues.
 
Le noyau doté d'une faible constitution avait mal supporté cette dernière saignée de qualité.
Vraisemblablement celle de trop.
 
Le Sporting était sportivement au plus mal et son état nécessitait de toute urgence une transfusion massive.
 
Le Professeur Fredberg, spécialiste danois en la matière, était appelé au chevet du malade décharné.
L'énergique praticien entendait bien injecter le sang frais nécessaire au rétablissement du patient, le docteur Riemer étant chargé d'administrer les traitements les plus adéquats.
 
Dont acte.
 
L'opération est actuellement toujours en cours mais la perfusion tarde à produire l'effet escompté faute d'un débit suffisamment élevé du goutte à goutte.
 
Devant l'absence d'amélioration sensible, la famille, inquiète quant au pronostic vital de son aimé, s'interroge, s'agite et se tourmente.
 
Quoi de plus humain ?
 
Le Professeur Fredberg a-t-il pris les bonnes dispositions ? Les a-t-il engagées suffisamment tôt ?
 
Et si c'était le médecin en chef, ce prétendu docteur Riemer, qui était à côté de la plaque ?
 
Il est vrai que ses références lacunaires ne mentionnent aucune université de renom.
Il n'a d'ailleurs jamais dirigé quelque clinique que ce soit.
Tout au plus, a-t-il officié en tant qu'assistant.
Se pourrait-il qu'il soit sous-qualifié pour l'importante mission qui lui est confiée ?
 
Possible.
 
D'un autre côté, devant ce manque de résultats probants, l'ablation de l'un ou l'autre organe déficient est également envisagée.
 
Puisque les organes visés jouent un rôle central au sein de l'organisme mauve, leurs retraits impliqueraient nécessairement des transplantations en conséquences.
 
Le Professeur Fredberg est-il à même de dénicher des donneurs compatibles ?
Ces coûteuses et complexes opérations sont-elles économiquement réalisables ?
Les précieux organes vitaux seront-ils disponibles à temps que pour remettre le Sporting sur pieds ?
 
Rien n'est moins sûr.
Mais, toute l'équipe médicale du RSCA y travaillerait sans relâche, dit-on.
 
Il n'en demeure pas moins qu'avec une 4me défaite de rang en matches officiels, le Sporting n'a pas donné encore le moindre signe de guérison.
 
Bien au contraire. Le moral est maintenant atteint.
 
Faut-il incriminer Fredberg , Riemer, certains joueurs voire l'ensemble ?
 
A un moment, je crois qu'il faut quand même pencher pour une théorie plutôt que d'en entretenir de multiples dont il est, de toute façon, peu probable qu'elles soient concomitantes.
 
Soit c'est l'équipe qui est intrinsèquement trop faible, soit c'est le coach qui est un incapable.
 
La majorité des observateurs se rejoignent pour souligner la faiblesse extrême de l'entrejeu central du Sporting d'Anderlecht.
 
Diawara - Ashimeru – Arnstadt forment un trio au rendement global très insuffisant, que ce soit défensivement ou offensivement.
 
Individuellement, même s'ils présentent quelques qualités, ils sont aussi très limités sous bien des aspects.
 
Kana, Leoni et Stroeyckens peuvent sans doute aider mais cela serait-il réellement suffisant pour l'heure ?
Peu probable. La jeunesse, bien que belle et prometteuse, ne présente pas que des avantages.
 
Dès lors, que faire ?
 
Le rasoir d'Ockham est ce principe de raisonnement qui, en langage courant, pourrait être exprimé ainsi :
« L'explication la plus simple est généralement la bonne »
 
Par explication simple, il ne faut pas entendre simpliste ou évidente mais celle qui, considérée seule, serait nécessaire et suffisante pour rendre compte des observations.

Le rasoir ne prétend ainsi pas désigner quelle hypothèse est vraie, il indique seulement laquelle devrait être considérée en première instance pour agir efficacement.
 
Il permet en somme de choisir l'ordre dans lequel les actions devraient être menées.
 
Pour ma part, si j'étais guérisseur, je diagnostiquerais avant toute autre pathologie, une faiblesse chronique du noyau, principalement aux postes de médians centraux et de latéral gauche.
 
De là, je mettrais tout en œuvre pour appliquer les soins nécessaires à ces positions.
 
Si aucune amélioration tangible ne devait être observée par la suite, je me pencherais seulement alors sur la question du coach et de la qualité du recrutement.
 
Évoquer le renvoi du T1 dès maintenant me semble par conséquent prématuré et même contre-productif.
 
Mais je ne suis ni médecin ni guérisseur, tout au plus, un marabout de pacotille qui lance çà et là des formules même pas magiques.
Il est donc tout à fait possible que le protocole que je préconise conduise à aggraver la situation.
 
Fort heureusement, je n'aurai pas à l'assumer ou si peu.
 
Toutefois, si le rasoir d'Ockham n'est pas infaillible, il s'est avéré être un excellent guide au fil des siècles.
 
Il serait bon de s'en souvenir avec humilité si on veut éviter de finir tondu sous sa lame acérée.
 

COYM
 
Kargamel
 

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