Sadiki , Stassin & Co : Débat des vacances – Ép 13

JEUDI, 27 JUILLET 2023, 20:00 - kargamel
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OPINIONS A l'instar d'Anouar El Hadj la saison dernière, Noah Sadiki et Lucas Stassin ont choisi de chercher leur bonheur dans d'autres près que ceux du Lotto Park et de Neerpede.
 
Faut-il s'en réjouir ou le déplorer ?
That's the question…
 

Noah Sadiki a fait ses grands débuts avec l'équipe fanion d'Anderlecht, le 22 mai 2022 au Breydel Stadium.
 
Agé alors de 17 ans à peine, le ket était titularisé à l'occasion de la dernière rencontre de la saison dans l'antre du FC Bruges. Tu parles d'un baptême du feu.
 
Murillo, une énième fois suspendu, avait abandonné son poste pour ce topper sans aucun enjeu.
Le gamin, sans complexe, fit plutôt bonne figure dans son rôle de substitut du Panaméen et laissa même entrevoir de belles perspectives.
 
On l'ignorait encore à l'époque, mais la première de Noah était aussi la dernière de Kompany.
 
Le Prince quittait en effet la scène bruxelloise par une porte dérobée donnant sur Burnley alors que Mazzu reçut de l'intrigant Vandenhaute, les rênes encore bien chaudes du Sporting.
 
Le Calabrais, mal équipé et peu inspiré, allait littéralement s'y brûler les doigts.
 
Toutefois, pendant sa brève période aux allures d'intermède, Mazzu s'était mis en tête de poursuivre l'intégration de Sadiki lui offrant çà et là, quelque temps de jeu.
Du moins au début de son petit mandat.
 
Jusqu'à la mi-septembre, Noah prit ainsi part à 8 rencontres avec l'équipe A, le plus souvent réserviste, il fut aussi titularisé à 2 reprises.
Par la suite, les choses se compliquèrent hélas.
 
Si on excepte la rencontre du 11 novembre, jouée à domicile contre Genk et au cours de laquelle Noah connut une soirée difficile, l'actuel T1 de Charleroi ne devait plus faire appel à lui.
 
On se souviendra pourtant encore de son excellente entrée dans les prolongations du match de préqualification européenne disputée face aux Young Boys de Berne.
 
Je me souviens avoir été abasourdi de constater que le jeunot figurait parmi les tireurs pour l'insoutenable séance de tirs au but.
Mais je l'étais plus encore quand le gamin a propulsé, tout en maîtrise et avec un calme olympien, la sphère de cuir dans les filets des petits Suisses.
Le petit en avait dans le short !
 
Début décembre, Mazzu était logiquement prié de prendre la porte de sortie tandis que Riemer l'empruntait dans l'autre sens.
 
Le Danois, chargé de redresser la barre d'un bateau ivre, n'a pas jugé utile de faire appel aux services du jeune polyvalent.
 
On peut le comprendre.
A l'époque, l'équipe manquait singulièrement de physique, d'expérience, de grinta et surtout de résultats.
 
On peut ne pas être fan du coach danois mais il est clair qu'il a directement rendu l'équipe plus consistante à défaut d'être brillante s'appuyant davantage sur les joueurs chevronnés tels que Dreyer et Slimani pour muscler son onze et un système plus adapté au noyau à disposition.
 
Noah qui, sans lui faire injure, n'est pas un colosse, n'avait que 18 ans et si peu de planches…
Toutefois, à condition de faire les bons choix au bon moment, ses qualités laissent présager d'une jolie carrière.
 
Rome, partie de rien s'est érigée au sommet mais elle n'a pas été bâtie en un jour…
Il doit néanmoins être difficile de faire preuve de patience parmi les figurants alors qu'on a joué les premiers rôles.
 
La jeunesse est si pressée…
 
Noah ne disposant plus que d'une année de contrat avec le RSCA, la donne était claire.
 
Soit il resignait et poursuivait sa post-formation dans la meilleure école de foot du pays en quête d'une percée, soit il estimait être déjà prêt à céder au charme d'autres cieux.
 
N'ayant pu trouver un accord avec la direction anderlechtoise, Sadiki a donc choisi d'unir son destin à celui de l'Union Saint-Gilloise…en pleine reconstruction.
Là, il devra comme El Hadj, prouver tout le bien qu'il pense de lui-même dans un environnement forcément moins favorable.
 
Anderlecht, de son côté, sauve 1,4 millions dans l'affaire.
Pas mal du tout pour un joueur qui n'a finalement participé qu'à 12 rencontres pour un total de 400 minutes en Jupiler League.
 
Peut-on reprocher cette issue à la direction ?
Pas à mon sens.
 
A partir du moment où l'objectif du Sporting d'Anderlecht est le retour au premier plan, il ne peut se contenter de joueurs simplement bons ou encore en formation.
 
Pour jouer les premiers rôles, il faut davantage de qualité dans l'effectif, on l'a souvent dit ici.
Les transferts réalisés cet été vont d'ailleurs dans ce sens.
 
Si Anderlecht a progressivement glissé vers le bas du tableau, c'est essentiellement parce qu'au fil des années, il s'est laissé infiltrer par un trop grand nombre de joueurs moyens.
 
Si Noah et d'autres Neerpede Boys ne se sentent pas en mesure de s'imposer au Sporting comme le firent jadis, pas à pas, les Grun, Crasson , Kompany, Scifo, Tielemans, Dendoncker, Deschacht, Romelu et plus récemment Sambi, Yari, Doku, Debast et Amuzu,  alors ils ont bien raison de s'en aller.
 
Une place en équipe A ne devrait jamais être promise, elle se doit d'être prise, par la force des prestations et des entraînements, saisie dès que l'opportunité se présente.
 
L'analyse vaut aussi pour Stassin, lui aussi, dans sa dernière année de contrat.
 
Était-il meilleur que Silva ou Slimani ?
Peut-il être plus performant que Dolberg ou Vazquez ?
Peut-être mais peu probable.
 
Même si Lucas a démontré son sens inné du but l'an passé avec les Futures en « D2 », rien ne dit qu'il pourrait tenir la dragée haute aux défenses de D1 dont la puissance athlétique est si caractéristique.
 
Westerlo estime que Stassin pourra les aider à atteindre ses objectifs (lesquels ?),  Stassin est pour sa part convaincu qu'il y trouvera le temps de jeu qu'il souhaite.
 
Très bien ! Ils étaient faits pour se rencontrer.
Done deal !
 
Anderlecht sauve encore 1,5 million pour un garçon qui a joué 110 minutes en D1…
A l'instant t, c'est encore un joli coup !
 
Si les sommes ne sont pas astronomiques, d'un point de vue macroscopique, Anderlecht a en réalité cédé pour un montant non négligeable des joueurs inadaptés aux objectifs du club et non désireux d'y poursuivre leur formation.
 
Les ventes d'El Hadj, Stassin et Sadiki ont ainsi pu permettre de financer l'achat d'un Dolberg ou d'un Patris par exemple.
Une injection de qualité présumée supérieure a donc été réalisée sans pertes sportives et financières immédiates.
 
C'est précisément ce dont le Sporting a besoin pour rebondir.
Des jeunes à 1-2 millions, Neerpede en sort presque à la pelle.
 
Quand ils sont exceptionnels, soit ils s'imposent au RSCA, du moins si les riches leur en laissent le temps (Sambi, Yari, Doku, Verbruggen, Debast), soit ils s'envolent pour des clubs du top absolu (Lavia, Duranville).
 
Avec une école aussi prolifique que Neerpede, le coût que son financement représente et compte tenu des difficultés financières du club, ne pas laisser partir les talents gratuitement est primordial.
 
Les conserver tous dans l'espoir que certains exploseront est économiquement intenable.
Choisir, c'est renoncer.
 
El Hadj, Sadiki, Stassin nous laisseront-ils des regrets ?
Peut-être.
 
Mais c'est maintenant qu'il convient d'agir pour redresser le Sporting or ces gamins, aussi dotés de qualités qu'ils soient, ne semblent pas encore suffisamment armés pour ramener le Sporting là où il n'aurait jamais dû cesser d'être.
C'est en tout cas l'avis de la direction actuelle du Sporting
 
Sportivement et financièrement, les décisions prises me semblent dès lors cohérentes avec cette volonté de retour au top.
 
To be or not to be ?
 
We are Anderlecht, point barre.
 
 
COYM
Kargamel

 
 

Source: © Source interne



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