Les humeurs du Bomber

OPINIONS

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Dans ce célèbre vers du poème Expiation, Victor Hugo décrit la désolation du champ de bataille après l’affrontement.
C’est le chant du cygne de l’Empereur ! La France est battue à plat de couture et Napoléon, exilé, ira finir ses jours à Sainte-Hélène.

Curieuse métaphore, me direz-vous ! A vrai dire, je n’avais pas envie d’écrire cette humeur.
Je suis trop déçu par les résultats, trop dégoutté par les querelles entre supporters, trop lassé pour trouver encore l’inspiration.
Mais vous êtes nombreux à me demander de commenter l’actualité et telle une étincelle, ce vers m’est venu à l’esprit en pensant à la situation de notre club bien aimé.
Libre à vous, maintenant, de l’interpréter à votre guise.

Waterloo ? Est-ce le terrain du Staaienveld, l’équipe anderlechtoise ou le club dans son ensemble ?
Et Napoléon Bonaparte ? S’est-il réincarné en Hein Vanhaezebrouck, en Herman Van Holsbeeck ou en Roger Vanden Stock ?
Personnellement, je pencherais pour le président, car c’était un peu lui l’empereur au Sporting.

Triste fin de règne pour un homme qui n’a certainement pas mérité de partir dans de telles circonstances.
J’ai fréquemment critiqué son optimisme un peu béat et un manque de lucidité ou d’implication dans les transferts, mais j’ai souvent loué son fairplay et son côté très (trop dans le contexte du foot actuel ?) humain.
Tel l’empereur, il va bientôt abdiquer en ayant perdu son ultime bataille, celle de quitter son club sur une victoire. Je ne parle pas du gain d’un match, mais d’une bonne note générale, avec une équipe performante proposant du beau jeu.

Et là, nous sommes très loin du compte.
Il n’y a plus de jeu, plus de buts, plus d’équipe, plus de performances, plus d’entraineur, plus de direction et plus de président.
Sur ce champ de ruines errent quelques personnages hagards tels des fantômes à la recherche de leur âme. Ils ont pour noms Hein, Herman, Moggi, Philippe, Alexandre, …

Anderlecht ! Anderlecht ! Anderlecht ! morne plaine !