Les humeurs du Bomber

OPINIONS

Le classico de tous les dangers !

A quelques heures de l’affrontement, je comptais vous proposer quelques réflexions et anecdotes en guise de mise en bouche., mais l'actualité en a décidé autrement.

D’abord et avant tout et même si je me répète, parler de « classico » pour ce qui risque une fois de plus de se transformer en parodie de football, où le spectacle aura lieu davantage dans les tribunes sous forme pyrotechnique que sur le terrain, est faire insulte au seul vrai et unique classico, celui qui oppose le Real au Barça.

Le classico du (très) pauvre constitue traditionnellement un match à (très) haut risque au cours duquel les décisions arbitrales ont une influence encore plus considérable que de coutume sur l’issue de la partie. Je commencerai donc par souhaiter bonne chance à monsieur Delferière.

Au moment même où je rédige ses lignes, je jette un coup d’œil sur la Une de la DH qui vient de publier : « Le Clasico a déjà commencé : des supporters mauves publient une photo des bâches volées au PHK » !
Alors là, bravo ! Bravo à cette poignée de supporters (?) qui ternissent l’image d’un club qui, contrairement à son grand rival liégeois, a toujours œuvré contre toute forme de débordement, de provocation et d’hooliganisme. Cela sert à quoi de se mettre au niveau des pires ultras du Standard alors qu’il faudrait montrer qu’un supporter du Sporting ne s’abaisse pas à ce niveau.

Les plus fidèles lecteurs savent pertinemment que j’habite en province de Liège et que j’ai des amis, des connaissances, des collègues supporters des Rouches. Si certains se montrent incapables de prendre du recul vis-à-vis des agissements de leur club, d’autres, de plus en plus nombreux, me font part de leur indignation par rapport à l’attitude de certains supporters, de la direction et surtout de l’entraineur.
Supportons nos couleurs, hurlons notre attachement au Mauve, mais restons dignes, c’est le message que je lance solennellement à tous les fans du Sporting.
On pourra objecter que piquer une banderole et poser pour réaliser une photo avec l’étendard de l’adversaire s’assimile davantage à une blague de potache qu’à un comportement de hooligan.
Je serais tenté de répondre par l’affirmative, mais dans le contexte hyper tendu des dernières confrontations à Sclessin, je ne pense pas que ce soit très malin.

Bravo surtout à la DH qui se complet une fois de plus dans le journalisme poubelle en en remettant une couche quelques heures avant le match. J’ai déjà stigmatisé plus d’une fois l’attitude hypocrite et ambiguë d’un quotidien qui ne cesse d’allumer des braises et d’attiser le feu entre supporters rivaux, mais qui n’hésitera pas à condamner les conséquences parfois graves d’un incendie (au propre comme au figuré quand il s'agit de Sclessin) qu’il aura lui-même initié.

Au moment de saisir mon clavier, je pensais partager avec vous des souvenirs et des anecdotes de classicos d’une autre époque où l’on se charriait sans vouloir s’entretuer et où Sclessin était un chaudron bouillant sans être un enfer.
A quoi bon ! Tout cela appartient à un passé révolu où la tension et l’excitation pouvaient mener à certains débordements, mais où l’on soutenait avant tout ses couleurs sans avoir envie de casser le gars installé dans la tribune d’en face. Ce sera peut-être pour une prochaine fois !

Tout ce que l’on peut souhaiter aujourd’hui, c’est que les débordements ne mènent pas un arrêt définitif de la partie, que le referee garde la tête froide (sur ce point, monsieur Delferière part avec un avantage physique sur la plupart de ses collègues) et que le moins mauvais l’emporte.
A ces conditions, on a peut-être une petite chance de l’emporter.