Les "humeurs du Bomber"

OPINIONS Il faudra reconstruire vite et bien !
 

Nul besoin de vous énumérer la longue liste des départs certains ou probables du Sporting dans les semaines à venir, d’autres que moi passent leur temps à ressasser tout cela dans les colonnes de leurs publications.
Pour ma part, en ne reniant nullement le côté passionné du supporter, je voudrais émettre quelques réflexions emplies évidemment d’une certaine subjectivité par rapport à certains éléments qui ont porté la vareuse mauve et qui sont sur le départ.

Commençons par notre dernier soulier d’or, Denis Praet. Un bon joueur, certes, mais qui n’a pas pleinement répondu aux espoirs placés en lui. Il n’a que beaucoup trop rarement été décisif et, comme le rappelait récemment un consultant, il n’est pas normal que l’on s’enthousiasme davantage pour ses tacles que pour ses actions offensives. Il n’aura pas marqué l’histoire d’Anderlecht. Soulier d’or en 2011, Matias Suarez aura eu, quant à lui, un destin particulier. Fantomatique à ses débuts, il aura mis le temps à s’acclimater avant de pouvoir étaler toute l’étendue de son immense talent. Il a incarné le prototype du footballeur adulé à Anderlecht, mais il serait parti depuis longtemps si son rêve de transfert n’avait été brisé par l’état de ses genoux. Après sa blessure, il n’aura plus joué qu’épisodiquement en éprouvant parfois d’immenses difficultés à retrouver le rythme, mais en apportant toujours quelques éclairs de génie. Egalement soulier d’or du temps où il portait la vareuse « rouche », Steven Defour est passé à l’ennemi durant l’été 2014. Extrêmement médiatisé, son passage à l’ombre de Saint- Guidon aura suscité l’ire des fans du Standard et il n’a jamais été réellement adopté par une partie des supporters bruxellois. Defour a montré qu’il savait encore jouer au football et a apporté un « plus » à l’entrejeu, mais il n’a jamais retrouvé l’aura qu’il avait à Sclessin, il ne s’est jamais imposé comme le patron de l’équipe et il a même perdu sa place en équipe nationale.
Et puis il y a les autres : l’inconstant N’sakala, capable du meilleur comme du pire ; le fantasque Büttner, bon manieur de ballon, mais manquant de rigueur défensive ; l’élégant Djuricic, beau technicien au physique très (trop ?) léger et Ezekiel, venu traîner sa misère à Bruxelles alors qu’il a si souvent enflammé (sans jeu de mot) le stade de Sclessin. Est-il vraiment responsable de cette situation ? Je ne le pense pas. Le cas d’Heylen n’est pas triste non plus. Considéré comme un excellent joueur par ceux qui ont suivi son parcours chez les jeunes, le garçon n’a jamais convaincu lors de ses apparitions en équipe première et il fut même calamiteux à Bruges où il a précipité la défaite anderlechtoise.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive et j’ai délibérément gardé le meilleur pour la fin. Vous l’aurez deviné, il s’agit de notre valeureux gardien de but et capitaine : Silvio Proto. Comme beaucoup d’entre vous, je suis atterré et consterné par la décision de virer Silvio quelques mois après avoir laissé partir Guillaume Gillet. C’est à croire que le club a décidé de se débarrasser des derniers éléments capables d’afficher du caractère. Je n’hésite pas à affirmer que, malgré les innombrables manquements affichés par l’’équipe lors de la défunte saison, nous aurions été vraisemblablement champions si Gillet était resté. Il est bien entendu impossible de l’affirmer avec certitude, mais c’est mon intime conviction. Sans Silvio, ce sont peut-être les playoffs 2 qu’il aurait fallu se farcir. Je sais que Roef et Svilar attendent leur heure, mais n’aurait-il pas été préférable de conserver la dernière figure emblématique du club et de prêter Roef comme ce fut le cas pour Proto au Beersschot ? Ou alors il y a des raisons que nous ignorons. Je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne suis pas une petite souris et je n’ai pas de boule de cristal, mais quelque chose me dit que tout cela n’est pas totalement étranger à l’affaire Vanden Borre. Silvio s’est clairement érigé en défenseur d’Hasi ces derniers mois et il ne cachait pas sa satisfaction de le voir maintenu dans ses fonctions. Dans le même ordre d’idées, certains murmurent qu’il aurait soutenu son coach dans son refus de réintégrer le « ket ». Fiction ou réalité? je ne suis personnellement pas en mesure d’en dire davantage.

​​​​​​​Hasi, quant à lui, a reçu son C4 hier. Qui le remplacera ? Vercauteren semble avoir ressigné en Russie, Maes et Olsen ne seraient pas intéressés, Vanhaezebrouck a dit qu’il resterait à Gand et Preud ‘homme est inenvisageable dans l’immédiat. On avance avec une certaine insistance le nom de Stefano Pioli. L’Italien a entrainé La Lazio de Rome jusqu’à avril dernier, mais c’est un adepte du 4-3-1-2. Pas sûr qu’avec lui, le Sporting renouerait avec le football champagne !
Ce qui est une évidence, c’est que le mercato sera chaud du côté du Parc Astrid cet été et je ne manquerai pas de vous livrer mes impressions relatives à l’actualité.

Voilà déjà deux ans que j’ai entamé cette chronique d’humeur et je tiens à remercier tous ceux parmi vous qui m’ont fait part de manière directe ou indirecte de leurs avis toujours positifs et sympathiques. Si vous souhaitez émettre une opinion, faire une suggestion, soutenir ou critiquer cette chronique, je vous invite à le faire via l’adresse [email protected].