Roger Lukaku: “Un silence de plomb dans l’auto”

Roger Lukaku était ravi du penalty et des Diables mais déçu de l’exclusion de son fils : “Je ne la digère pas”

Un assist et un penalty à Gand, deux buts en Russie, un assist et une carte rouge au GB et l’intérêt de Liverpool : Romelu Lukaku dominait à nouveau les débats, la semaine passée. Et donc, la parole est à Roger, son papa.

Commençons par sa carte rouge. Étiez-vous fâché ?

“Je n’étais pas au Beerschot, j’ai été voir Jordan, son frère, avec Anderlecht au Standard. Le Standard a gagné 2-1. Jordan a joué arrière gauche et, puisqu’il sort de blessure, il était moins frais en seconde mi-temps. J’ai été chercher Romelu lors de son retour au stade.”

Et donc ?

“Il y avait un silence de plomb dans la voiture. Je n’ai pas voulu l’engueuler parce qu’il était déjà déçu. Jordan ne croyait pas que je n’avais rien dit à Romelu. Ce n’est pas grave : il a compris que je n’accepte pas ça.”

Sa première ou sa seconde carte jaune ?

“Surtout la première. Il a donné un coup de pied dans le poteau de corner dans l’euphorie du moment, mais ce n’est pas parce que tout va bien qu’on peut tout se permettre. Sinon on commet des fautes irréparables. Quand c’est une faute technique, comme un tacle ou un tirage de maillot, c’est autre chose. Savez-vous que des jeunes de neuf ou dix ans du GB étaient venus spécialement pour lui ? Ils ont davantage regardé leur idole que le match. Et il a été exclu ! Je ne parviens pas à digérer cela.”

La deuxième carte jaune était sévère.

“Je n’en veux pas à l’arbitre, mais au moment où il a sifflé le pied de mon fils était déjà actionné. Des Lukaku, Boussoufa ou Biglia, les arbitres les scrutent à la loupe. Sinon ils se font taper sur les doigts.”

Parlons du plus positif : son penalty à Gand, où il a suivi votre conseil.

“Je lui avais dit de frapper soit à gauche du gardien, soit en force au milieu. Il a fait semblant de me nier, mais il m’a quand même écouté. (rires) Moi, j’en ai raté un dans ma carrière : contre Dany Verlinden du Club Bruges.”

Et il y a aussi les deux buts qu’il inscrits en Russie.

“Là, il a passé un nouveau palier. Cela va le libérer, parce que cela le travaillait dans la tête de ne pas marquer. Après les matchs contre le Kazakhstan et l’Autriche, il se posait des questions. Quand il marquait souvent, il y a six mois, je lui avais dit qu’il connaîtrait un creux. C’est typique pour un attaquant. Je lui avais dit qu’il devrait être fort, mentalement, pour en sortir.”