Le week-end rouge de Defour

Dimanche sur le coup de 14h30, Steven Defour remettra les pieds sur le terrain de Sclessin mais avec une vareuse mauve sur le dos. Une trahison pour la majorité des supporters du Standard, quel accueil recevra-t-il ?


"On en fait beaucoup de trop. Ne comptez dons sur moi pour allumer la mèche et susciter plus de polémique encore ! Trop parler ne peut faire qu’une chose : attiser la haine de certains. Je n’y tiens pas. Ce ne sera pas, dimanche, un match entre le Standard et Steven Defour, mais un Clasico que le Sporting fera tout pour remporter. Comme un autre. Je sais que ce sera un match particulier, parce que j’ai vécu cinq ans au Standard, que j’y ai été Soulier d’Or, que j’ai été le capitaine d’une équipe de très haut niveau, que j’ai pu soulever des trophées. C’est beaucoup. Je sais que, pour toutes ces raisons, que je vais être accueilli avec de la haine. Mais je ne répondrai à aucune provocation. Je vais faire profil bas, en veillant à n’avoir aucun geste trop démonstratif et donc à ne pas envenimer la situation. Je vais être très attentif à cela. Je sais que je saurai conserver mon calme, comme cela avait été le cas lors de mon retour à Genk avec le Standard en 2006. Pour le reste" déclare le médian mauve.

"Je m’attends, dans ma tête, au pire. Et le pire, c’est tout : les tifos, les insultes, les coups de sifflet, les jets de projectiles. Je suis préparé à tout, pour ne pas être surpris. Personne, au club, ne m’a bourré le crâne avec ce retour parce que, je le répète, ce n’est pas Standard- Defour qui va se jouer dimanche, mais Standard-Anderlecht" ajoute-t-il.

"Anderlecht, c’était surtout le bon choix, même si chacun sait que c’est toujours difficile de passer du Standard à Anderlecht ou inversement, tant la rivalité entre ces deux clubs est grande. Mais ce choix d’opter pour le Sporting, je l’ai fait à 100 %, le plus librement du monde, en étant convaincu que j’aurai tout, à Anderlecht, pour être heureux. Et c’est le cas. Tout le monde savait, lors du mercato d’été, que j’envisageais de quitter Porto pour privilégier une équipe qui me permettrait d’accumuler du temps de jeu et de revenir à mon meilleur niveau. Le Standard y compris, qui a d’ailleurs pris contact avec moi avant de me signaler qu’il ne pourrait payer la somme de transfert réclamée par Porto. Du coup, les discussions se sont arrêtées là. Qu’y puis-je ? En quoi en suis-je responsable ? Pour moi, la porte est longtemps restée ouverte. Ce n’est pas moi qui l’ai refermée. Je ne mérite de passer, puisque c’est le terme que certains utilisent, pour un traître. Ce n’est pas juste !" poursuit-t-il.

"Le Standard, ce n’est plus mes affaires. Tout ce qui m’importe, c’est qu’Anderlecht reparte de Liège avec les trois points. Sur le papier Anderlecht est plus fort, et le classement des deux équipes le montre, mais le contexte particulier d’un Clasico est tel que les différences s’effacent pendant 90 minutes. La confiance que ce club me voue est totale. Et moi, je me sens tout proche de ma meilleure forme. Physiquement, j’ai bien bossé lors du stage espagnol et mon niveau de jeu va aller crescendo" conclut le joueur.