Les "humeurs du Bomber"

Silvio Proto, héros malheureux d’un match qu’Anderlecht ne pouvait pas perdre.


Cette chronique, je le rappelle pour ceux qui ne le sauraient pas, est un billet d’humeur d’un supporter du Sporting depuis plus de 50 ans. Même si je m’efforce toujours d’éviter le parti-pris stupide, je n’en demeure pas moins inévitablement partisan et il m’est impossible d’être totalement objectif. Qui donc peut d’ailleurs se targuer d’être vraiment objectif ? Poser la question, c’est, me semble-t-il, y répondre.

Tout cela pour vous dire qu’il y a bien longtemps que je n’avais plus autant écumé dans le stade et que je voyais en l’arbitre, monsieur Verbist, le principal responsable du revers anderlechtois.
Après avoir revu les images à la télévision, j’ai tempéré ma colère, car le referee reste un homme et il est clair que les 22 gars autour de lui ne lui facilitent pas toujours la tâche.

Ceci dit, si je peux comprendre que monsieur Verbist n’ait pas vu la faute sur Proto, son juge de ligne, lui, aurait pu intervenir pour signaler que le gardien avait été violemment poussé. Pourquoi s’en est-il abstenu ? Par ailleurs, je reproche clairement à l’arbitre sa gestion des cartes jaunes. Bruges a joué très dur à certains moments, mais s’en tire avec autant de cartons que les Bruxellois. Sur ce point, on a pu constater que Tom De Sutter était devenu un vrai « blauw en zwart » en affichant une agressivité qu’on ne lui connaissait pas lorsqu’il œuvrait du côté de Saint-Guidon !

Plutôt que de m’attarder sur l’une ou l’autre phase litigieuse, je voudrais saluer le professionnalisme et le fairplay de notre gardien de but.
Ce n’est pas la première fois (en particulier cette saison) que Silvio est victime de fautes non sifflées et/ou du manque de fairplay de l’adversaire. Même s’il réagit vivement à chaud, il ne dépasse jamais les bornes (pour preuve, il ne reçoit pas de carte jaune) et ne critique jamais l’arbitre dans ses commentaires d’après match. Il prouve par cette attitude qu’il est un gars sportif et respectueux du corps arbitral et de ses adversaires. Dès lors, je ne comprends vraiment pas l’animosité qu’il suscite dans beaucoup de stades, en particulier dans celui de Sclessin et je trouve particulièrement injuste qu’il soit le bouc émissaire de crétins qui n’arrivent pas à sa cheville.

Ce n’est certainement pas le coach brugeois, un certain Michel, qui se comporte avec la même élégance. J’aurais vraiment été curieux de voir sa réaction dans le feu de l’action et dans les interviews si c’était son équipe qui s’était fait flouer de la sorte. Comme quoi, on peut avoir été un tout grand gardien, mais être un tout petit monsieur.