Les "humeurs du Bomber"

We are Anderlecht and we are the champions! Au terme d'un suspense que n'auraient pas osé écrire les scénaristes d'Hollywood, le RSCA vient de gagner son trente-troisième titre de champion de Belgique.

Ce titre est à la fois le moins glorieux et le plus beau que j’aie pu connaître en tant que supporter du Sporting. Malgré l’issue favorable de la compétition, je reste comme la plupart des fans de foot totalement opposé au système. Ceci dit, tout le monde connaît la règle dès le départ et si une majorité de clubs le souhaitent, celle-ci peut être modifiée.
Ceux qui craignaient que Lokeren vienne à Anderlecht en victime consentante, sans ambition ni engagement, peuvent être rassurés. Les Waaslandiens ont offerts une réplique musclée aux Anderlechtois avec une agressivité qui dépassait souvent les limites sous les yeux de monsieur Boucaut qui sifflait sans pour autant sévir. On pensait que Mitrovic avait fait le plus difficile lorsqu’il reprit victorieusement de la tête un centre de Praet, mais deux grosses erreurs d’interprétation de l’arbitre allaient relancer le suspense à la 55ème minute. La faute de Vanden Borre était commise en dehors du rectangle et ne méritait absolument pas plus qu’une carte jaune, mais le referee brandissait la rouge et désignait le point de penalty. C’était un fameux coup dur pour le Sporting et pour ses fans qui se mettaient à imaginer le pire. Deux minutes plus tard, le nouveau « Monsieur carte rouge » de notre championnat expulsait un Lokerenois de manière assez sévère elle aussi et, dans la foulée, Mbemba faisait passer le score à 2-1. Denis Praet tuait tout suspense à la 67ème minute. La partie pouvait se terminer dans une ambiance de liesse et « le Standard est champion tous les 25 ans » était repris en chœur par l’ensemble du stade. Au coup de sifflet final, c’était une émotion à la hauteur de l’exploit qui submergeait le public présent dans le stade.
On peut cependant regretter l’envahissement de terrain qui s’ensuivit malgré la demande de la direction et des joueurs du Sporting de n'envahir la surface de jeu sous aucun prétexte, afin que tout le monde puisse profiter pleinement de ce moment. Je n’en veux pas à ceux qui ont laissé exploser leur joie et qui ont regagné les tribunes par la suite. En revanche, ceux qui sont restés sur la pelouse, en faisant fi des appels incessants au micro, ont gâché la fête des autres supporters qui souhaitaient assister aux activités prévues dans le stade. C’est un manque profond de respect pour ceux qui espéraient communier avec l’équipe durant son tour d’honneur et pour les joueurs eux-mêmes qui furent privés de ce moment privilégié et des applaudissements du public. La cérémonie de remise de la coupe JPL eut donc lieu dans la tribune d’honneur. On espérait quand même revoir les joueurs sur le terrain. Certains d’entre eux s’y risquèrent après que les stewards aient repoussé vers les tribunes ceux qui demeuraient sur la pelouse. Fidèle à lui-même, Anthony Vanden Borre se risqua à un « saut de l’ange » au milieu de fans en délire. Submergés, les stewards ne parvenaient plus à contenir la meute déchainée, ce qui entraîna la rentrée des joueurs au vestiaire en toute hâte.
La direction pouvait se douter qu’une partie du public voudrait envahir le terrain. Pourquoi dès lors ne pas avoir pris de mesures dissuasives ? Pourquoi, par ailleurs ne pas avoir prévu un podium en dehors du stade où les joueurs auraient pu faire la fête avec nous comme ce fut le cas lors des deux derniers titres ?
Je ne voudrais cependant pas conclure sur cette fausse note. Au soir de la première journée des playoffs, le Sporting, battu à Sclessin, comptait 8 points de retard sur le Standard. Plus personne n’aurait parié un cent sur les Mauves et on se disait qu’il serait difficile d’obtenir la troisième place. Neuf matchs plus tard, nous terminons le championnat avec respectivement 2 points d’avance sur les Rouches et 3 sur les Blauw en Zwart et cela, c’est…fabuleux !
Vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que « we are Anderlecht » !