Des Éperons d’Or à l’Atomium.

MARDI, 5 AVRIL 2022, 17:16 - kargamel
Anderlecht-Online No Image Found

OPINIONS Une Chronique de Kargamel.

Avril. Année de grâce 2022.

Oyez, Oyez Braves Gens et soyez rassurés : cette chronique ne traite pas plus de la célèbre bataille de Courtrai (1302) que de l'exposition universelle de 1958.
Que nenni !

Il ne s'agit que de football et rien de plus, ce qui précise d'emblée l'importance, toute relative, qu'il convient d'accorder aux propos de votre serviteur…

En réalité, il y a l'Histoire qu'on lit ou qu'on raconte et celle qui reste à écrire, si possible en lettres d'or.

Le Sporting est ainsi entré dans la quinzaine la plus prometteuse depuis bien longtemps. Et de loin.
Ainsi, tous les fidèles mauves, usés par trop de galères, aperçoivent-ils enfin poindre à l'horizon, cette terre qu'ils ont tant appelée de leur vœux, celle où se cultivent les lauriers et où se cueille l'eldorado européen.

La traversée, certes inachevée pour l'heure, n'aura certes pas été effectuée sans essuyer quelques coups de tabac.

De multiples mutineries faillirent d'ailleurs bien éclater et avoir raison du paquebot battant pavillon pourpre.
Il est vrai que son vaillant Capitaine fut parfois à 2 doigts de faire fausse route et il dut se cramponner avec toute son énergie au gouvernail de l'embarcation chahutée.

Le navire prenait l'eau et il convenait d'écoper de toute urgence et de colmater les brèches sportives et financières.

Chacun se remémorera ainsi les tensions palpables au sein de l'équipage en novembre dernier, à la suite d'une énième déconvenue à domicile contre Courtrai. Déjà.
Le triste partage des points avait alors débouché sur une réunion au grand QG impliquant les matelots, les officiers et même l'amirauté.
Elle fut le théâtre d'échanges animés. Des taupes, plutôt que des rats, y furent même débusquées et le cap fut rectifié : Retour à un système de jeu identifiable, retour aux affaires de Refaelov et Verschaeren, stabilité dans la sélection.

La goutte courtraisienne, grossie par l'exclusion regrettable de Raman, avait failli être celle de trop.
Il n'en fut rien. Paradoxalement, elle déclencha même la réparation des avaries sans mise en cale sèche.

Sitôt dit, sitôt fait et le vaisseau mauve put repartir à la poursuite de ses objectifs fendant les flots à allure soutenue et ce d'autant plus, que le grand Armateur, qui ne s'appelle pas Cook mais presque, l'avait renfloué de la poupe à la proue.

Pour notre plus grand bonheur, les cales s'emplissaient de points à chacune des escales et il ne tint qu'à la trêve hivernale de nous contraindre à stopper les machines.
La sérénité et les rêves de conquêtes étaient revenus.

La reprise fut pourtant quelque peu laborieuse avec, notamment, la généreuse offrande abandonnée aux pirates rouches pourtant plongés dans le dénuement le plus total et le mauvais traitement que nous infligèrent les flibustiers du Cercle, bien braves au bout du compte.

Si le navire chavirait une nouvelle fois à l'Union, l'optimisme et la confiance en notre Capitaine ne seraient désormais plus mis à mal que par une petite minorité.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Si cela vaut pour un empereur, cela doit aussi valoir pour un Prince.

Ainsi, après avoir disposé de Courtrai sans frémir, la coupe n'étant pas pleine, c'est à destination de Eupen que le branle-bas-de combat serait sonné.
Une entame émaillée de 2 boulets tirés en pleine coque par ce diable de Prevljak et ses comparses faisait encore tanguer le Sporting mais ce dernier parvint à redresser la barre in extremis à la faveur d'un coup de réparation discutable obtenu à la limite des eaux territoriales.

Eupen baissait pavillon quelques jours plus tard en championnat sous les bordées mauves et sombrait définitivement au retour dans un Lotto Park ressuscité.

Le Sporting touchait au Graal. Il avait gagné l'autorisation tant convoitée de jeter l'ancre dans la rade du Heysel.

Reparti en avant toute, le vaisseau cher à Saint-Guidon avait poursuivi sa moisson de points dans pratiquement toutes les contrées accostées et même le port d'Anvers n'avait pu endiguér les déferlantes mauves savamment insufflées par un vent nouveau nommé Ashimeru.
Les bras de Brabo en étaient tombés et tous les regards mauves étaient désormais fixés sur d'autres rives de l'Escaut, celles de la Gantoise.

Hélas, notre Dame Fortune n'y avait pas posé ses bagages et une torpille isolée d'une précision diabolique envoyée par Tissoudali faillit bien envoyer notre entreprise et nos espoirs par le fond.

L'histoire ne devait pourtant pas s'arrêter là.
Animés d'une énergie presque surnaturelle et puisée dans la douleur occasionnée par la perte de Miguel Vandamme, les joueurs du Cercle, avaient décidé qu'ils ne courberaient pas l'échine en cette triste semaine.

Même si le football est dérisoire au regard des tragédies que traversent les familles qui sont en guerre contre la maladie ou contre un agresseur quel qu'il soit, il nous rappelle aussi, qu'il faut savoir profiter pleinement des instants de joies qui émaillent notre vie, fussent-ils aussi futiles qu'un but, un point ou un sourire.

Ce point glané, comme tout un symbole, à force de courage par les joueurs du Cercle, en était assurément un et tout le peuple mauve, l'a véritablement accueilli comme un cadeau du ciel.
Permettez-moi, chers lecteurs et passionnés du ballon rond, de vous associer à moi, pour présenter à Kyana, Camille et tous les proches de Miguel, nos plus sincères condoléances.

Un ange gardien passe.
The show must go on.

Extraits du carnet de bord :

- 10 Avril 2022 18h30.

La bataille des Éperons d'Or fera rage en terres courtraisiennes.
Le Sporting a rendez-vous avec son destin.

En cas de victoire, nous serons invités à assister au grand rappel, la grande messe cathodique du football belge.
Des retrouvailles passionnantes avec l'Union, le FC Bruges et la bande au Ninja sont annoncées dans un Lotto Park en ébullition.

Prenons, toutefois garde ! Nous n'y sommes pas encore.
S'il est bien connu que c'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens, il est tout aussi vrai que c'est avant qu'il ne commence, qu'il convient d'acheter sa place !

Alors, chers Sporting Boys, ne spéculez pas et entamez le match pied au plancher pour ne pas douter et ne pas permettre au sort de s'insinuer en trouble-fête.
N'attendez rien de qui que ce soit mais sachez créer les opportunités et les saisir à pleines mains !

- 18 Avril 2022 15h00.

Rendez-vous au pied de l'Atomium !
L'Atomium, c'est Bruxelles.
Anderlecht, c'est aussi Bruxelles.
We are Anderlecht.
Tout est dit.
Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne !
Merci, bonsoir !
 
COYM
 
Kargamel

Cet article vous a plu ? N'hésitez pas à liker et commenter.
[email protected]
 
 
 



Ce n'est pas possible de réagir sur des articles pour le moment. Nous sommes en train de changer le forum. Un nouveau système sera bientôt en ligne.