X-Files : Le dossier Adrien Trebel

MARDI, 9 MARS 2021, 16:39 - kargamel
Anderlecht-Online No Image Found

OPINIONS Le Sporting peut-il impunément se permettre de se passer des services du médian français ?
Le point de vue de Kargamel sur la question.
Ouverture d'un débat.
 

Le 3 mars dernier, Adrien Trebel est entré dans le cercle très fermé des trentenaires évoluant aujourd'hui au Royal Sporting Club d'Anderlecht.
 
Il s'agit-là d'un euphémisme. Le natif de Dreux est en effet, le seul joueur du noyau, à appartenir à cette frange de joueurs expérimentés. Le seul.
 
En temps normal, ces circonstances festives auraient sans doute suscité quelque attention particulière de la famille mauve.
Pourtant, de cadeau à son égard, il n'en fut pas question et certainement pas de la part de VK.
 
Le Français, arrivé en 2017 en provenance du Standard et soufflé à prix d'or, en last minute, à la Gantoise, aura trop souvent vécu une relation compliquée avec le Sporting et ce plus encore, depuis le retour du Prince.
 
On ne peut pourtant pas dire qu'il en soit  le seul responsable.
Si certains lui reprochent l'ostensible soutien qu'il a témoigné à son tristement célèbre agent, d'autres verront en cette attitude courageuse plutôt que provocante, une fidélité de principe affichée dans l'adversité.
 
Pourquoi diable ne serait-il pas reconnaissant envers celui qui lui permit de décrocher un contrat pharaonique ?
Les dirigeants bruxellois furent-ils contraints sous la menace de lui dérouler pareil tapis rouge ?
 
Bien sûr que non. Pas plus qu'il n'en fut question au moment de bétonner le contrat de 4 ans de notre illustre T1.
 
Ne dit-on pas que quand on aime, on ne compte pas ?
 
Évidemment, sa pubalgie et ses multiples blessures au genou n'ont pas aidé à corréler positivement son imposant salaire à son rendement.
Sous cet angle, reconnaissons, une fois encore, que son cas ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de notre cher T1.
 
A défaut de s'aimer, ils devraient au moins pouvoir se comprendre.
 
Mais une fois n'est pas coutume, parlons du Sporting et de son football plutôt que de ses argents.
 
C'est bien connu, dans un dossier sensible, il convient, pour exorciser la subjectivité, de s'en tenir à des éléments factuels.
 
Ainsi, en janvier dernier, Kompany, interrogé sur le probable et regrettable départ de Tau, avait minimisé cette morne perspective en avançant une compensation bien à propos :
Trebel avait lui aussi reçu son bon de sortie… non pas du Sporting mais de l'infirmerie.
 
VK se réjouissait alors publiquement du retour de l'ex-Nantais louant, au passage, son excellente mentalité  : "Tout ce que je vois de lui est positif. Mais ça ne me surprend pas parce qu'Adri a toujours une attitude au top"
Et à l'entraîneur des Mauves de surenchérir : " J'espère qu'on le reverra très vite sur les terrains, même si ça demandera sans doute un peu de temps »
 
Pourtant, deux bons mois plus tard et 11 matches où la faiblesse des résultats (14/33 pts) n'a pu masquer la médiocrité du jeu proposé, VK n'a toujours pas fait appel à Adrien.
 
Le Français est pourtant fit. Svelte comme à ses 20 ans, il trépigne d'impatience de recevoir sa chance, lui qui, à chaque fois qu'il fut appelé, répondit présent.
 
On se souviendra entre autres de son dépannage effectué la saison dernière au Breydel Stadium. L'offrande alors accordée à Adrien avait tout du cadeau empoisonné.
Bien qu'il fut l'un des rares à échapper au naufrage, il retourna plus vite qu'il ne faut pour le dire, dans les oubliettes du Parc Astrid.
Quelle élégance !
 
On évoque parfois le caractère bien trempé d'Adrien et il est vrai que cela peut déranger.
Mais n'est-ce pas ce qui, précisément, manque le plus à nos jeunes joueurs ?
 
Poser la question , c'est y répondre, cependant, l'apport qu'il pourrait insuffler à l'équipe ne se limite pas à ce simple constat.
 
A l'évidence, Trebel est un battant, souvent comparé à un roquet, il ne renonce jamais.
Notre homme n'a en effet jamais peur d'aller au charbon et n'est pas genre à se cacher.
 
Engagé, fort dans les duels, il dispose d'un gros moteur et d'un pied gauche précis.
 
Quand ça tangue, il n'hésite pas à haranguer ses partenaires et sonner la révolte lorsqu'elle est nécessaire.
Trebel est un leader. Non pas un de ceux qui parle pour ne rien dire mais de ceux qui montrent l'exemple et ce n'est certainement pas à lui, qu'il faut expliquer ce que signifie mouiller son maillot.
 
Joueur performant dans la verticalité, Adrien dispose encore du coup de rein aussi utile pour faire la différence offensivement que pour avorter les reconversions adverses.
Malin comme un singe, il sait aussi quand il le faut, commettre la faute nécessaire.
C'est que notre Adrien connaît la chanson.
 
Doté d'un bon tir à distance et capable de déposer un coup franc au millimètre, Adrien est probablement, l'un des médians axiaux les plus complets de notre compétition domestique.
 
L'expérience qui nous manque prétendument, nous l'avons en la personne du Français !
Bruges a son Vormer et Anderlecht a son Trebel.
La différence ?
L'un joue chez le premier, l'autre ne joue pas chez le 5ème.
Cherchez l'erreur.
 
Alors que semaine après semaine, l'équipe déçoit et affiche une production offensive aussi florissante que celle d'un potager au milieu du Sahara, il est devenu inacceptable pour de nombreux supporters dont votre serviteur, que Trebel ne reçoive pas la moindre opportunité.
 
Aurait-on peur en haut lieu qu'il mette tout le monde d'accord ?
 
Après les déroutes connues au Cercle et à domicile contre les Courtraisiens,  la majorité des observateurs avaient appelé à sa présence dès l'entame de la rencontre à Sclessin.
 
Les circonstances sur fond de retrouvailles, le timing et le lieu étaient parfaits.
 
Il était couru que le n°25 mauve boufferait du gazon.
 
Il n'en fut pourtant rien et la victoire remportée, à la petite semaine, éclipsait pour quelque temps encore l'épineux dossier.
 
Quelques jours plus tard, malgré une rotation partielle effectuée au sein du 11, Trebel n'eût toujours pas voix au chapitre alors que des joueurs en prêt, parfois bien décevants, recevaient une nouvelle bénédiction sans confession.
 
Dimanche dernier, contre le Kavé, l'humiliation touchait à son comble.
Le médian de l'Hexagone fut ainsi contraint de s'échauffer en pure perte le long de la tribune, comme un rookie, sans qu'il ne soit jamais appelé à monter sur le terrain.
 
Intolérable !
 
Pendant ce temps, une fois encore, le Sporting balbutiait son football.
Incapable d'exploiter les coups de pieds arrêtés, d'accélérer le jeu, de frapper au but ou de trouver la profondeur. Tout ce qu'en somme, un Trebel a dans les pieds.
 
Est-il ainsi permis de se priver délibérément de toutes ces qualités, si souvent invoquées, pour expliquer nos échecs répétés ?
 
Je ne le pense pas.
Nous n'en avons tout simplement pas les moyens, à plus forte raison, dans notre pénible situation.
 
Force est en tout cas de reconnaître que Trebel se comporte en professionnel.
Ni déclarations tapageuses, ni gestes de frustration.
Patience, travail et positive attitude restent de mise.
 
Trebel, c'est un dur à cuire, et même en cette matière, il montre la voie à suivre à notre jeunesse.
 
En football, la seule vérité qui compte, dit-on, est celle du terrain.
Or, à chaque fois qu'Adrien fut aligné, jamais cette saison, le Sporting ne fut défait.
 
Espérons dès lors pour le bien de la légion mauve, que l'obstination de notre T1 soit un peu plus friable que ne l'était le mur d'Hadrien.
 
 
Come On Adri, COYM
 
Cet article vous a plu ?
N'hésitez pas à commenter et à livrer votre point de vue.
 



Ce n'est pas possible de réagir sur des articles pour le moment. Nous sommes en train de changer le forum. Un nouveau système sera bientôt en ligne.