Lettre du front - Au revoir Jéremy. Bienvenue aux nouvelles recrues.

OPINIONS Mouvement de troupes : Doku parachuté en Bretagne. Miazga et Cullen traversent la Manche, Maukairu débarque de la côte turquoise.
 

Chers amis supporters, chers frères d’armes,
 
Cette lettre s’adresse à tous ceux qui garnissent les travées du Lotto Park, alignés en rangées ordonnées comme des petits soldats mais aussi à ceux qui aujourd’hui ont battu en retraite et qui, d’une manière ou d’une autre, soutiennent encore et toujours nos troupes, j’ai nommé les supporters de ce qui fut jadis le plus grand club du royaume.

Nous sommes, il est vrai, soumis à rude épreuve ces dernières années, nous qui étions si coutumiers des grandes victoires et auréolés des lauriers qui les immortalisent.
Le tir nourri des critiques tout azimut à l’encontre de nos grands maréchaux et la colère naissant de nos lourdes pertes sont bien compréhensibles.

Si j’emprunte aujourd’hui le champ lexical du langage martial, c’est parce que plus que jamais, comme le soulignait Rabelais, l’argent est le nerf de la guerre.
Ne nous en déplaise, notre Sporting tant aimé, livre aujourd’hui une grande bataille, hélas davantage dans les colonnes comptables que sur les prés verts, ce qui a le don de prodigieusement agacer bon nombre d’entre nous.
C’est pourtant bien connu, une armée en campagne n’obtient de résultats probants qui si elle est bien équipée et ceci ne peut se faire sans que les coffres soient bien garnis.
Nous le savons tous, notre trésorerie actuelle s’apparente plus à Waterloo qu’à Austerlitz.
Peu en importe les causes aujourd’hui, il convient d’y remédier. Le plus vite possible sous peine de devoir sous peu abdiquer.

Ainsi, puisqu'il a été plutôt bien converti en liquidités, nous ne verrons jamais notre diamant brut briller de mille feux sous l’uniforme pourpre.
Une offre qui, selon l’expression consacrée, ne se refuse pas, ne nous aura laissé ni le temps de le polir, ni l’occasion de nous en émerveiller.
Son départ nous heurte et nous blesse, c’est indéniable mais il est peut-être aussi le sacrifice salvateur qui permettra au RSCA de poursuivre le combat et de garder la ligne.
A défaut de pouvoir avancer, il faut cesser de reculer.

Tout espoir d’un futur meilleur n’est cependant pas perdu. Loin de là, même.
Si Jeremy s’en va, Yari, Sambi, Ciske, Marco, Kylian, Antoine, Anouar, Hannes, Kristian, Ilias et d’autres sont toujours bien là. La nombreuse relève fourbit ses armes et attend son heure.
Notre école de Neerpede, par l’excellence du travail qu’elle fournit, est une mine de denrées précieuses : diamants, émeraudes, saphirs, rubis, or et…argent.
Il y en a pour tous les goûts, à tous les prix. Parfois même jusqu’à l’indécence.

Le process peut être compris et interprété de bien des façons. Pour ma part, s’il consiste à exploiter la mine pour remettre la trésorerie du club à flot pour ensuite repartir à l’offensive, c’est un bon plan de bataille. Je n’en vois de toute façon personnellement pas de meilleur. Celui d’un rachat du club par des puissances économiques étrangères ne m’attire aucunement. Qui voudrait vraiment d’un RSCA à la sauce russe ou quatari ? Un PSG made in Bruxelles ? Trop peu pour moi ! Question d’identité sans doute.

Pour l’heure, le Sporting est belge, il le reste et c’est très bien ainsi !
Coucke a, il est vrai, commis des erreurs, mais qui n’en commet pas ?
Aujourd’hui flanqué de généraux dont les compétences sont avérées, il tente par tous les moyens de redresser la barre. L’augmentation du capital qu’il appelle de tous ses vœux, permettrait de diluer la dette mais aussi le pouvoir décisionnaire de certains actionnaires minoritaires, raison pour laquelle ces derniers freinent des 4 fers et ralentissent notre redressement.
C'est qu'en hauts lieux, les combats sont également âpres !

A titre de consolation, il semble que Jéremy ait définitivement choisi de porter la vareuse des diables rouges. Nous aurons ainsi toujours le sentiment qu’il nous appartient encore un peu, qu’il fait encore partie de nos vies et qu’il joue toujours pour nos couleurs, fussent-elles celles de notre mère patrie.

Enfin, pour terminer ce billet, je saluerai la réactivité de notre quartier général suite aux derniers faits d’armes qu’ont constitués les départs de Doku ainsi que les blessures de Cobbaut et Trebel.
Malgré le peu de temps imparti, les arrivées de 3 recrues ciblées ont été enregistrées.
Inconnus ou presque au bataillon, ces renforts ont le mérite d’être en rapport avec nos carences : un arrière central à la relance aisée, un demi-déf physique et un ailier rapide.
Un transfert définitif, deux prêts dont un avec option d'achat.

Miazga, Cullen et Maukairu vont peut-être nous séduire. C’était une véritable gageure d’enrôler 3 joueurs avec si peu de moyens aux postes les plus en souffrance dans la dernière ligne droite du mercato. Verbeke l'a fait. Il semble même que les profils de ce sang frais correspondent à nos lacunes.
S’il n’y a aucune garantie de réussite, cette ultime conscription a au moins le mérite d’exister et de porter des perspectives d’avenir. On ne pourra en tout cas pas reprocher à notre état-major d’avoir subi les derniers évènements sans tenter une percée victorieuse. Cela doit être porté à leur crédit.

En conclusion, le noyau aujourd’hui à la disposition du prince et général Kompany semble équilibré, profond et non dénué de qualités. On a certes récemment subi une cuisante défaite à la bataille du Breydel Stadium mais la guerre est encore longue. Le Top 4 doit être l’objectif final et la coupe de Belgique une priorité. Nous avons tant besoin de livrer combat sur les territoires d’Europe.
Puissions-nous être épargnés par les blessures et trouver l’inspiration tactique.
A coeur vaillant, rien d’impossible. Allez les mauves !