Les humeurs du Bomber. Anderlecht se meurt, Anderlecht est...

MARDI, 31 DÉCEMBRE 2019, 02:53 - Bomber
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OPINIONS

Comme chaque année, à quelques heures de nous souhaiter de bons vœux, nous nous retrouvons à l’heure des bilans.
Le moins que l’on puisse dire est que celui du RSCA n’incite guère à l’optimisme.



La belle victoire face à Genk et le nul préservé à l’Antwerp ne devraient pas éclipser le fait que l’année civile 2019 fut la pire que notre club ait connue.
La saison 2018-2019 s’est soldée par la première absence en coupe d’Europe depuis 55 ans et 2019-2020 a été totalement catastrophique jusqu’à présent, même si une évolution positive s’est fait ressentir depuis quelques semaines.
Arrêtons de rêver, reprendre 7 points en neuf rencontres au sixième afin de pouvoir évoluer en playoffs 1 tiendrait tout simplement du miracle. A fortiori en devant affronter Bruges en guise d’apéro au sprint final !

Certes, sur le papier, le Sporting pourrait réaliser cet exploit s’il pouvait compter sur un effectif complet et performant, mais l’on ne gagne ni une compétition ni même une rencontre sur papier.
Dans quel état de forme seront Chadli, Nasri, Bakkali, Sandler ou Dimata dans trois semaines. Sans oublier notre Vince the Prince qui a « tenu » trois matchs en 8 jours sans rechute et qui a prouvé à ceux qui pouvaient en douter que lorsqu’il est « fit », il demeure un des meilleurs défenseurs du monde. Cela sous-entend-il qu’il sera à même de jouer jusqu’au terme du championnat sans blessure ? Si l’on s’en réfère au passé, mieux vaut ne pas y croire.

A moins d’un miracle, on s’achemine donc vers des playoffs 2 dont il faudrait s’extraire avant de rencontrer le quatrième ou probablement plutôt le cinquième afin d’obtenir le sésame européen.
Et pourtant, ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus.
La publication du bilan financier du club, avec ses 95 millions de dettes, m’a fait frémir.

Je suis loin d’être un expert en la matière, mais dans le foot, il n’y a pas beaucoup de solutions pour s’en sortir.
La participation à la Champions League pourrait apporter une bouffée d’oxygène. On oublie !
Vendre deux ou trois pépites permettrait de renflouer les caisses, mais il n’y a plus de jeune talent du niveau d’un Tielemans, Praet ou Dendoncker et ce ne sont pas des ventes de joueurs à un ou deux millions qui vont changer la donne.
De plus, une pléthore de joueurs moyens, voire médiocres, dispose de contras plantureux et refuse de partie pour gagner nettement moins ailleurs.
Reste l’option que Coucke y mette encore de sa poche. Primo, il est loin d’être certain qu’il en ait l’envie et, de surcroit, le fameux fair-play financier imposé par l’UEFA risque d’entraver toute démarche dans ce sens.

Bref, c’est la bouteille à encre et, pour la première fois, je suis réellement très inquiet pour l’avenir de MON, de NOTRE club.
L’éventualité déjà énoncée en boutade de revoir prochainement un derby contre l’Union saint-gilloise commence à se profiler pour autant qu’une relégation due à une faillite ne nous propulse pas en division amateur.

Un grand club ne meurt jamais, dit-on !
L’Union, précisément, fut pendant longtemps le plus grand club du royaume avant de sombrer tristement.
Les temps ont changé et Anderlecht est au niveau belge l’alter ego du Bayern en Allemagne, de l’Ajax aux Pays-Bas, du Real ou du Barça en Espagne, de la Juve en Italie ou de Benfica au Portugal.
Les plus grands clubs ont connu des périodes moins fastes et la Juventus a même été contrainte d’évoluer en D2 suite à une affaire de corruption, mais je pense que la situation est grave et que la maison commence à brûler.
Un film français, sorti en 1976, s’intitulait « La situation est grave, mais pas désespérée ».
Je pense qu’en ce qui concerne le Sporting, on pourra bientôt dire qu’elle désespérée, mais que ce n’est plus grave !

Constant Vanden Stock fut en visionnaire qui a fait d’Anderlecht un grand d’Europe.
Son fils Roger s’est contenté de gérer son héritage sans penser à innover.
Marc Coucke sera-t-il le président qui conduira le club à la faillite ?

Oh, je sais, c’est un raccourci facile, réducteur et caricatural.
Qui parmi nous possède les éléments permettant d’évaluer réellement les erreurs de chacun ?
D’aucuns estiment que Roger et Herman et quelques amis se sont remplis les poches en laissant un club exsangue et que Mac Coucke s’est fait rouler dans la farine.
D’autres jugent que c’est ce dernier - bien aidé par Luc Devroe et ses transferts foireux - qui a coulé le club.
Certains, enfin, pensent que les torts sont partagés.

Je ne suis pas le roi Salomon et il m’est impossible d’émettre un avis pertinent sur les responsabilités de chacun.
Je ne suis qu’un humble supporter qui a eu l’immense chance de connaître les plus belles heures de gloire du plus prestigieux des clubs belges. Un supporter qui souffre d’assister impuissant à la déliquescence de son club.
A vrai dire, je me fous de savoir quels sont les coupables et quelle est leur part de responsabilité, mais je fais l’horrible constat que ce grand club, toujours renommé en Europe et même en dehors de ses frontières, est moribond sportivement et économiquement.

Le 21 août 1670, Bossuet le grand prédicateur et orateur français prononçait, lors de l’oraison funèbre de l’épouse du frère de Louis XIV, une phrase qui est entrée dans l’histoire : « Madame se meurt, Madame est morte » !
Chers amis supporters, Anderlecht se meurt, Anderlecht est …toujours en vie !
Pour combien de temps encore ?

 





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