Dewaele a marqué des points contre l’Ajax (analyse)

MATCHS Pour clôturer le stage de préparation qui s’est déroulé aux Pays-Bas, Anderlecht affrontait hier après-midi l’Ajax Amsterdam. Même si le match s’est soldé par une lourde défaite (5-2), la première mi-temps fut de très bonne facture avec une construction du jeu soignée depuis la défense. Dans ce registre, deux jeunes se sont mis en évidence. Lutonda qui confirme son excellente préparation et Sieben Dewaele qui a occupé un rôle hybride entre le flanc droit en perte de balle et une position plus centrale en reconstruction.
 

Si Thierry Lutonda s’est une fois de plus au cours de cette préparation montré à son avantage en apportant bien souvent le danger sur son flanc gauche, Sieben Dewaele a certainement également marqué des points auprès du nouveau staff. Nous nous sommes déjà intéressés au parcours un peu particulier du jeune gaucher, il est maintenant temps de revenir sur celui de Dewaele et analyser ses caractéristiques qui pourraient se montrer très intéressantes dans sa future carrière.

Sieben Dewaele qui a fêté ses 20 ans le 2 février est arrivé à Neerpede en juillet 2011 en provenance de Bruges pour intégrer l’équipe des U13 d’Anderlecht constituée par la fameuse génération 99 sur laquelle le club avait mis beaucoup d’espoir et qui a déjà massivement forcé les portes de l’équipe première. Lors de la saison 2011-2012, il fut équipier de Bornauw et Sambi-Lokongo et fut rejoint plus tard par Saelemaekers, Delcroix et Amuzu qui sont déjà tous devenus des pions importants du noyau professionnel.

Joueur très intelligent, Sieben s’est distingué pendant 3 saisons devant la défense grâce à son sens du placement et de la récupération. Avec l’arrivée en U16 de Lindon Selahi en provenance du Standard, son coach Stéphane Stassin l’a replacé un cran plus haut en n°8 où grâce à son intelligence de jeu il s’est mué en infiltreur et s’est montré plus décisif.

Avec l’arrivée d’Emilio Ferrera comme coach de l’équipe des espoirs en 2017, la saison 2017-2018 fut un nouveau tournant dans le développement de Dewaele. Débarqué avec des schémas de jeu bien définis où le n°6 a une importance primordiale dans la construction depuis l’arrière, le nouveau technicien qui bonifia plusieurs espoirs fit également passer un nouveau cap à Dewaele. Au départ, il lui préféra pourtant à cette position Sambi-Lokongo dont les caractéristiques collaient à merveille avec sa vision. Indiscutable la saison précédente en tant que médian défensif sous la houlette de Ouabhi avec qui il avait fêté le titre, Sieben fut d’abord déplacé à d’autres positions avant de retrouver sa place de prédilection devant la défense au moment de la promotion dans le noyau A du petit frère de Mpoku. Pierre angulaire du système de Ferrera, Dewaele devait souvent redescendre entre les deux défenseurs centraux pour distribuer le jeu et fut un élément déterminant dans le nouveau titre grâce à sa maitrise technique et sa capacité à ne pas perdre le ballon.

On a pu voir contre l’Ajax le résultat de cette évolution. Sous le pressing haut et intense des joueurs néerlandais, il a été précieux dans la conservation du ballon et la construction. Dans un rôle hybride entre l’occupation du flanc en perte de balle et en repiquant vers le centre en possession du cuir, il n’a quasiment perdu aucun ballon et a pratiquement toujours fait le bon choix entre la temporisation et la remontée du ballon.

En conclusion, on peut dire que Sieben Dewaele dispose de beaucoup d’atouts pour percer dans le foot moderne. Il a une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne, a un excellent placement, est bon à la récupération et sait s’infiltrer s’il est positionné plus haut sur le terrain, dispose d’un très bon bagage technique utile pour conserver le ballon ou la construction même sous la pression adverse. Ce n’est donc pas une surprise si avant de prolonger son contrat en février dernier, il a été fortement courtisé par le Standard où Emilio Ferrera avait trouvé refuge. Il a également fait preuve de patience la saison dernière en ne voulant pas, au contraire de Milan Corryn, forcer un transfert au moment où d’autres avaient reçu une promotion. Il est à souhaiter maintenant qu’il puisse recevoir une vraie chance ou être prêté pour acquérir de l’expérience afin de ne pas perdre un talent qu’on pourrait regretter plus tard.