Les humeurs du Bomber. Souvenirs douloureux et renaissance !

OPINIONS

En commentant l'extraordinaire remontée de Tottenham face à l'Ajax, mon grand ami Denis a évoqué un souvenir particulièrement douloureux pour les supporters anderlechtois, la défaite à Brème en 1993.

Les moins de 25 ans ne peuvent pas s'en souvenir, car les faits remontent au 8 décembre 1993.
Ce soir-là, le Sporting joue en Champions League au Werder de Brême.
A la 65ème minute, le score est toujours de 0-3 en faveur des Bruxellois.
Anderlecht réalise une de ses plus belles performances à l'extérieur en Coupe d'Europe. Les Allemands n'en touchent pas une et sont vraiment ridicules.
À la 66ème minute, le score passe à 1-3.
Pas de quoi s'inquiéter tant la domination des mauves est impressionnante.
Mais à partir de ce moment, le ressort se casse et 24 minutes plus tard, le RSCA aura subi une des défaites les plus cuisantes de tout son histoire. 
Pas la plus humiliante au niveau des chiffres, mais certainement la plus douloureuse dans son scénario.
Le match se terminera finalement sur le score de 5-3.
Il faudra des années pour que les Mauves se remettent de cette remontada (même si le terme n’était pas encore entré dans l’usage à l’époque).

Des déconvenues, des déceptions, il y en a évidemment eu beaucoup d’autres, mais quelques-unes furent particulièrement douloureuses et difficiles à avaler.
Je citerai, en premier lieu, la finale retour de la coupe UEFA contre … Tottenham, le 23 mai 1984.
Après un match aller sanctionné d’un timide 1-1, le Sporting tient le 0-1 à White Hart Lane (l’ancien stade des Spurs) jusqu’à 6 minutes du terme, moment où les Anglais égaliseront. Ce but aurait dû être annulé, car il fut consécutif d’une poussée flagrante d’un joueur britannique.
Aux tirs au but, Tottenham l’emportait et reprenait la coupe au RSCA qui l’avait gagnée l’année précédente.

Le 16 avril 1986, le Sporting est en demi-finale de la coupe des champions pour la seconde fois de son histoire.
Après l’élimination quatre ans plus tôt face à Aston Villa, supporters, joueurs et dirigeants pensent que « cette fois, ce sera la bonne » !
Le Sporting affronte en effet « le petit » Steaua Bucarest, le champion de Roumanie.
Pas de quoi inquiéter le « grand » Anderlecht de l’époque et excellente manière de préparer la finale, vraisemblablement contre Barcelone.
Après un modeste 1-0, au Parc Astrid, Anderlecht sera sèchement battu 3-0 à Bucarest. Le rêve s’effondre une fois de plus et jamais une troisième opportunité de remporter la coupe aux grandes oreilles ne se présentera.
Inutile d’ajouter que dans le contexte du foot européen actuel, c’est devenu totalement inconcevable de rêver encore à la reine des coupes d’Europe.
Pour la petite histoire, le Steaua affrontera le Barça en finale … au Camp Nou. Ils sauvegarderont le 0-0 pendant tout le match et l’emporteront aux tirs au but.
Helmuth Duckadam, leur gardien de but, arrêtera consécutivement 4 tirs des Catalans, ce qui lui vaudra le surnom de « héros de Séville ».

Des défaites historiques, il y en a d’autres, parmi les quelles des remontadas du Barça et du Real figurent aux places d’honneur, mais je les évoquerai peut-être une autre fois, car je voudrais terminer, comme la plupart du temps, sur une note positive.

Le Sporting n’est pas mort ; tel le phénix, il renaîtra de ses cendres !
Et, contre toute attente, cette résurrection est peut-être en train de s’opérer dès maintenant.
La rencontre à l’Antwerp, ce dimanche, sera un bon test permettant d’évaluer si notre superbe victoire face au Standard n’était qu’un feu de paille ou l’amorce d’une nouvelle ère.

Quoi qu’il en soit, j’en connais qui doivent commencer à « avoir les poepers » comme on dit à Bruxelles.
Les supporters de ce petit club du bord de Meuse qui nous ont tant raillés depuis des mois pourraient, in fine, finir la saison derrière « le plus mauvais Anderlecht de tous les temps ».

Rien n’est fait et le soufflé retombera peut-être dès dimanche si nous sommes battus à Anvers, mais, même si cette perspective devait être éphémère, je me délecte déjà à l’idée de terminer le championnat devant l’équipe qui a tenu tête au grand Ajax en coupe d’Europe.