Les humeurs du Bomber. BIENVENUE CHEZ LES BARAKIS !

OPINIONS« J’ai appris beaucoup de mots à mon arrivée en Belgique, mais pour préfacer le match de dimanche, je pense que je dirais baraki » !
 

Avec mon fils, on était morts de rire en entendant Thomas Didillon tenir ces propos lundi soir à la Tribune ; mais très rapidement, je me suis dit que les ultras du Standard allaient certainement tirer parti de la situation.
J’aurais dû parier en ligne, car les réactions ne se sont pas fait attendre et c’est donc l’enfer qui attend notre gardien à Sclessin.

Thomas a-t-il tenu des propos provocateurs ? Pour moi, clairement non. Il l’a dit en rigolant sans aucune animosité, un peu comme si Ochoa traitait les supporters mauves de dikkeneks.
Aurait-il été préférable qu’il s’abstienne ? Oui, car il ne peut ignorer que le QI de certains zozos du bord de Meuse est proche du zéro absolu.
Il pouvait se douter que ses mots seraint sortis de leur contexte pour justifier une réponse amplie de haine incitant à la violence.

La proportionnalité de la riposte est une exigence bien connue dans le cadre de la Justice.
Elle signifie qu’une personne agressée a le droit de se défendre, mais d’une manière proportionnée à l'attaque subie.
Autrement dit, vous ne pouvez pas abattre avec un revolver quelqu’un qui vous aurait donné un coup de poing.
Si cette règle semble aller de soi dans ce cas précis, il existe des situations bien plus complexes.
Si vous êtres agressé à l’arme blanche, vous ne pouvez pas vous défendre avec une arme à feu. Autrement dit, vous êtes censé combattre avec un couteau de cuisine un individu qui vous agresserait avec un poignard. Si vous n’êtes pas initié aux techniques de combat, je vous souhaite bonne chance.

Quel lien, me direz-vous, avec les supporters du Standard ?
Le fait qu’il serait normal et compréhensible qu’ils chambrent Thomas en cours de match.
Ce serait de bonne guerre et cela contribuerait au folklore.
Je trouverais déjà nettement moins opportun de tenir des propos insultants et agressifs envers le portier du Sporting, mais ne nous faisons pas d’illusions, il ne faut pas rêver, Thomas aura certainement droit à une pluie d’insultes et de chants à son attention.
Osons toutefois espérer que les « animaux » en resteront là et qu’il ne ramassera pas des briquets ou des pétards sur la figure, mais les risques sont considérables.

Cela fait près de 5 ans que je n’ai plus mis les pieds à Sclessin.
C’était en mars 2014, à l’occasion du premier match des playoffs. J’avais été profondément écœuré par le comportement des ultras à l’égard de Silvio Proto.
Encourager son équipe pour tenir son rôle de douzième homme, OK.
Siffler et huer l’adversaire, soit. Même si je n’aime pas cela.
Mais à Sclessin, cela ne suffit pas, une agressivité malsaine et un comportement très violent seront utilisés afin d’intimider et/ou de déstabiliser l’adversaire. Et certains n’hésiteront pas à inciter délibérément à la haine par le biais de banderoles ou même à mettre le feu au stade pour l'emporter, comme ce fut le cas en octobre 2012 .

Par ces attitudes totalement déplacées qui devraient être bannies des stades, vous démontrez que vous êtes effectivement des barakis.
je sens que mes propos vont encore me valoir des déboires avec certains de mes amis supporters des Rouches.
Jean-Louis, Gauthier, Philippe,…, vous savez pertinemment bien que je respecte l’attachement que vous avez pour votre club et je ne vous assimile nullement aux énergumènes que je viens d’évoquer.
Nous sommes supporters des plus grands rivaux du football belge et si nos discussions peuvent être particulièrement animées au lendemain d’un classico, nous ne nous sommes jamais insultés et encore moins agressés physiquement. Cela ne fait partie ni de notre culture ni de notre éducation.
Alors, de grâce, continuez à soutenir le club de vote cœur avec enthousiasme, mais ne vous sentez pas offensés lorsque je stigmatise les comportements totalement déviants des hooligans du Standard.
Vous n’avez rien en commun avec ces gens-là, pas plus que moi avec des fans anderlechtois qui arrachent leur siège pour le balancer sur le terrain.
L’enfer de Sclessin doit consister en l’encouragement de ses couleurs et pas en l’agression de l’adversaire.
Oui, vous vous foutez de moi en parlant de la cathédrale du Parc Astrid, mais vous ne pouvez cautionner les fréquents débordements au sein de votre chaudron.

En 1987, les rivaux liégeois et bruxellois se sont affrontés en coupe de Belgique.
Au terme de 210 minutes (matchs aller et retour + prolongations), c’était toujours 0-0.
Une fois n’est pas coutume, les Mauves se sont qualifiés 4-3 aux tirs aux buts.
J’étais dans la tribune du Standard avec mon écharpe mauve et blanc et je me suis fait gentiment chambrer durant tout le match. Après avoir été mené par 2 buts à 0 aux tirs aux but, le Sporting émergea à la grande déception de tous ceux qui m’entouraient, mais plusieurs d’entre eux me saluèrent avant de partir en me souhaitant même bonne chance pour la suite de l’épreuve.
C’est TOTALEMENT INIMAGINABLE de nos jours.
Je ne sortirais jamais vivant du stade et ce n’est malheureusement même pas une figure de style, mais la triste réalité.