Les humeurs du Bomber

MARDI, 22 MAI 2018, 13:13 - Bomber
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OPINIONS Quelques réflexions à l'heure de tirer les bilans d'une saison néfaste du début à la fin!
La bonne nouvelle, c'est qu'il devait être impossible de faire pire l'an prochain.

 Voilà ! Ouf, c’est fini !

Je pense très sincèrement et objectivement avoir vécu la pire saison du Sporting qu’il m’a été donné de vivre.
L’histoire précise que j’ai vu mon premier match en 1963 (j’avais un an) et j’ai mon abonnement personnel depuis 1970. Faites le compte !
Par le passé, il est arrivé à Anderlecht de terminer cinquième et même sixième au classement, mais c’était l’époque dorée du football belge à laquelle des « petits » clubs comme Waregem, Winterslag, Waterschei ou Lokeren étaient capable de « sortir » des ténors internationaux en coupe d’Europe. Lokeren avait les attaquants de la magnifique équipe de Pologne, troisième à la coupe du monde 1974 et l’Antwerp pouvait compter sur un secteur offensif composé de la ligne d’attaque de l’équipe de Suède.
13 défaites en 40 rencontres, dont 6 lors des playoffs, c’est totalement indigne du RSCA, qui n’a plus de royal que le nom.
Hier, cette mascarade s’est achevée un peu comme elle avait débuté un vendredi soir de fin juillet, à l’Antwerp.

Les seules lueurs dans cette saison exécrable sont l’arrivée de jeunes joueurs dans le noyau A. Saelemakers, Amuzu ou Sambi ont apporté un vent d’espoir et de fraicheur à une équipe qui n’avait tout simplement pas globalement le niveau.
Certes, les événements ne nous auront pas été favorables. Certains, comme les blessures de Najar, Onyekuru ou Kara sont imputables à la malchance. D’autres, comme le choix de l’entraineur, les transferts foireux ou la vente du club au pire moment de la saison sont liés à des décisions contestables qui ont eu des répercussions néfastes.
Je persiste et je signe, Kums n’est pas le messie tant attendu, Gerkens est un bon petit joueur et Morioka est une calamité. Ma grand-mère qui aurait 114 ans si elle était encore de ce monde le battrait à la course. Ce que j’ai vu hier de sa part dépasse l’entendement.
Vous savez, par ailleurs, comment s’est clôturée l’aventure de Stanciu.
Et puis, il y avait un petit Algérien qui ne payait pas de mine et qu’une partie du public a décidé de siffler aussi stupidement qu’injustement.
Sofiane Hanni, cela vous rappelle quelqu’un ? Un p’tit bonhomme qui a marqué « le » but déterminant plus d’une fois et qui a lui seul est allé tenir tête au Standard en y marquant trois buts.
C’était facile d’en faire la tête de Turc (ce qui est paradoxal pour un Algérien), mais je suis intimement persuadé qu’avec Sofiane, le Sporting aurait conquis son trente-cinquième titre. C’est évidemment indémontrable, mais un petit but par ici, un autre par là pour éviter un nul ou une défaite aurait, je pense, fait basculer l’issue du championnat.
En ce qui concerne le coach, je ne vais pas démolir et encore moins insulter Vanhaezebrouck comme d’aucuns se plaisent à le faire, mais je vous renvoie à mon article du 13 octobre 2017. J’y énonçais mon profond mécontentement et ma tristesse par rapport au sort réservé à Nicolas Frutos. Beaucoup m’ont alors suivi dans mon analyse, mais beaucoup également m’ont objecté que la possibilité d’engager HVH ne se reproduirait peut-être jamais et qu’il ne fallait pas rater une occasion historique.
Ouais ! Bon ! Bof ! Quelques mois plus tard, je pense que les faits m’ont malheureusement donné raison. Frutos manquait certes de planches, mais il n’aurait certainement pas fait pire que Hein.

On annonce le plus grand chambardement de toute l’histoire du club en termes de transferts.
un bon nombre estime que seuls Trebel et Kara méritent de rester dans l’équipe. C’est un peu excessif, mais pas totalement infondé.
Si Trebel veut aller voir ailleurs, il ne sert à rien de le retenir à tout prix.
En revanche, Kara ne serait pas contre l’idée de prolonger son bail à Anderlecht.
Il faut tout faire pour garder Kara. C'est un professionnel exemplaire et c'est un des rares meneurs d'hommes du vestiaire.
Dimanche, après 5 mois d'absence, il n'a certainement pas réalisé le match de sa vie, mais il a prouvé une fois de plus ses qualités de leader. Lui confier le brassard de capitaine était une excellente idée.
J'espère que la nouvelle direction fera tout pour qu'il soit encore là la saison prochaine. C'est un des piliers sur lesquels on peut reconstruire une nouvelle équipe.

Pour conclure, je voudrais évoquer la situation de Sa Pinto.
Je n'ai pas pour habitude d'aller voir dans l'assiette du voisin sauf lorsque ce qui s'y trouve déborde dans la mienne.
Si l'on applique cette métaphore au monde du foot, cela signifie que je ne me préoccupe généralement pas de ce qui se passe au Standard, à Bruges, à Gand ou à Charleroi sauf quand l'attitude de joueurs, de l'entraîneur, de dirigeants ou de supporters a directement ou indirectement des répercussions sur notre club de cœur.
Une fois n'est pas coutume, je vais faire exception à cette règle.
Indépendamment de ce que l'on peut penser du personnage (et j'ai déjà longuement disserté à son sujet), Sa Pinto a prouvé qu'il était un entraîneur valable.
On peut détester son comportement, mais il a été capable de tirer la quintessence de son groupe.
Il est dès lors invraisemblable et totalement irrespectueux de virer quelqu'un (oui, je sais, il a officiellement démissionné) qui a réussi au-delà des espérances affichées par le club en début de saison, fût-ce pour faire revenir l'enfant du pays, Michel Preud’homme.
De notre côté, nous n'aurons certainement rien à y gagner, car Preud’homme n'est certainement pas plus fair-play que le Portugais, mais il a le don de se montrer plus roublard et plus sournois que le Lusitanien.

Pour en revenir à notre assiette (continuons sur cette métaphore), cette situation me rappelle un des moments les moins glorieux à mes yeux de l'histoire du Sporting : l'éviction de Hans Croon au profit de Raymond Goethals.
Les plus jeune d'entre vous ne le savent probablement pas, mais Hans Croon est l’entraîneur hollandais qui a mené Anderlecht au gain de sa première Coupe d'Europe en 1976.
Cette année-là, le Sporting a également gagné la coupe de Belgique et il a terminé deuxième du championnat derrière le Club brugeois. Certes,Croon n'avait qu'un an de contrat. Il n'a donc pas été limogé stricto sensu, mais Constant Vanden Stock avait un accord avec Raymond Goethals.
Lorsque celui-ci quitterait la direction de l'équipe nationale, les portes du Sporting lui seraient grandes ouvertes.
Bien qu'ayant offert à Anderlecht la première Coupe d'Europe d'un club belge, le pauvre Croon n'a pas eu l'occasion de prolonger son bail.
C'était profondément irrespectueux et injuste, mais Constant et Raimundo étaient de vieux amis.
 



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