Les humeurs du Bomber

LUNDI, 14 AOÛT 2017, 16:40 - Bomber
Anderlecht-Online No Image Found

JEUNES

Un nul, une victoire et une défaite !
Est-ce que c’est grave docteur ?
Tout dépend du contexte et du point de vue !



En soi, il n’est pas alarmant de ne prendre que 4 points sur 9, toutes les équipes (même le Real ou Barcelone) connaissent des périodes infructueuses.
Par contre, certains éléments n’incitent pas à un optimisme débordant.
Certes, les premiers mois de la saison dernière furent plus que laborieux, mais primo, Weiler a dû passer quelques semaines à mettre de l’ordre dans le vestiaire et secundo, il fallait reconstruire une équipe compétitive.
Cette année, en revanche, tout le monde s’accorde à dire que malgré le départ inéluctable de Tielemans, l’équipe s’est globalement renforcée. Il est vrai que, sur le papier (mais comme je le précise toujours, les matchs ne se déroulent pas sur du papier), des gars comme Kums, Onyekuru et Sels devraient constituer de réels renforts.

Oui, mais voilà, le moins que l’on puisse dire, c’est que la sauce ne prend pas pour le moment.
La faute à qui ou à quoi ?
Aux difficultés pour un groupe à se remettre en question après un titre ? Bof !
A l’inefficacité devenue chronique de Teodorczyk ? En partie, sûrement !
Aux choix surprenants et interpellants de Weiler ? Oui, mais cela n’explique pas tout.

En attendant, on assiste sur les réseaux sociaux à des échanges virulents et à une cassure entre supporters qui n’est pas sans me rappeler la « querelle des anciens et des modernes » ! Cette dispute littéraire opposa au début du 17ème siècle les « Anciens » (La Fontaine, Boileau, Racine) pour lesquels la perfection avait été atteinte par les auteurs de l’antiquité et les « Modernes », (Perrault, Corneille) qui soutenaient que les œuvres de l'Antiquité grecque et romaine pouvaient être dépassées en qualité par des formes artistiques nouvelles. Dans un contexte totalement différent, j’en conviens, les « jeunes » supporters reprochent aux « vieux » (ou moins jeunes) d’évoquer continuellement un passé glorieux, mais de plus en plus lointain, où Anderlecht était une équipe conquérante tant au niveau belge qu’international. Ils estiment qu’il ne faut pas « la ramener » en permanence en rappelant les heures de gloire du Sporting. Les « anciens » leur rétorquent que quand a connu les années septante et quatre-vingt, il est difficile, voire impossible, de s’enthousiasmer pour une équipe dont l’arme favorite est devenue le « contre » et qui ne propose qu’un football de boutiquiers.
Sans prétendre m’ériger au-dessus de la mêlée, j’ai le privilège de faire partie de la génération intermédiaire. J’étais un gamin de dix ans lorsque Robby Rensenbrink est arrivé au parc Astrid et je n’ai donc que quelques souvenirs fugaces de la grande équipe des années soixante, mais j’ai connu la première finale de coupe d’Europe ainsi que les deux victoires en coupe des coupes et celle en coupe UEFA.

Bien sûr, les souvenirs sont sélectifs et on ne retient des artistes de l’époque que les moments marquants alors que quand Robby n’avait pas envie de mouiller son maillot, il en touchait dix fois moins que Teo aujourd’hui. Bien sûr, il ne faut pas devenir des vieux c… qui ne vivent qu’en mémoire d’un passé prestigieux. Mais les gars - là je m’adresse au moins de 40 ans -, imaginez-vous que, toute proportion gardée, on avait Messi et Neymar dans notre équipe. Ils s’appelaient Haan et Rensenbrink et ceux qui les entouraient (Vercauteren, Coeck, Vander Elst) peuvent être comparés aux Iniesta, Mascherano et Busquets. Quand ça jouait, cela faisait trembler toute l’Europe.
Alors oui, c’est vrai, on a dû mal à se farcir le jeu actuel qui ne fait que se dégrader années après années.
Depuis Antheunis, qui a quitté le club en 2002, il n’y a plus eu un entraineur prônant un football résolument offensif (à l’exception de Van den Brom durant les six premiers mois). Des joueurs comme Bousouffa, Tchité, Mbokani, Frutos et quelques autres étaient les éclairs dans la grisaille, mais petit à petit, le beau jeu a fait place à un foot réaliste, stéréotypé et, pour le dire platement, chiant !!!!
Oui, on gagne le titre un an sur deux, mais à quel prix et, surtout, pour quel spectacle.
C’est clair, et je l’ai déjà évoqué plus d’une fois, qu’il y a un paradoxe. C’est avec l’équipe la plus talentueuse de tous les temps, celle qui a joué trois finales européennes consécutives, qu’Anderlecht a gagné le moins de titres de champion de Belgique. Aucun au tableau entre 1974 et 1981. C’est long ! Mais à choisir, comme beaucoup d’« anciens », je préférerais être champion moins souvent, mais assister à un spectacle de qualité.
Est-ce encore réalisable avec l’évolution du football ? Au niveau européen, non. Mais qu’on ne me fasse pas croire qu’il est impossible de jouer autrement lorsqu’on possède les joueurs les plus talentueux sur l’échiquier national. Et là ; même si je ne souhaite pas tirer sur le pianiste ni hurler avec les loups, je suis désolé, mais Herr Weiler doit pouvoir nous offrir du beau jeu avec les éléments dont il dispose.

J’ai horreur de me substituer à un entraineur et de jouer les tacticiens du café du commerce, mais ses compositions et sa disposition sur le terrain sont difficilement compréhensibles. On a l’impression, j’insiste bien sur la notion d’impression, qu’il suffirait de mettre les bons pions aux bons endroits pour que la mécanique se mette en place.
Pourquoi maintenir Teo envers et contre tout et est-ce vraiment lui rendre service ? Pourquoi ne pas aligner Onyekuru comme second attaquant ? Pourquoi faire jouer Chipciu (qui doit être le fils caché de Weiler) et se passer de Bruno ? Pourquoi mettre Stanciu sur l’aile droite ? Tant qu’à faire, on pourrait imaginer Kara en pointe, Spajic en meneur de jeu, Stanciu au libero et Trebel au but !!!!

J’invite amicalement René Weiler à trouver des solutions et à impulser un jeu plus audacieux sans quoi il risque de subir le même sort qu’Ivic il y a 35 ans. Le Croate avait proposé un jeu défensif basé sur le contre pour permettre au Sporting de remporter le titre après 7 ans de disette. Le Danois Kenneth Brylle était son Teodorczyk à lui. Combien de fois les Mauves ne l’ont-ils pas emporté sur le score de 1-0 dans les dernières minutes de jeu ? Mais l’année suivante, son système ne surprenait plus personne et le public anderlechtois a rapidement pris le coach en grippe, car, une fois que les résultats ne suivaient plus, son football défensif a été rapidement décrié.

Alors, docteur, c’est grave ? Ce n’est pas incurable, mais si cela pourrait le devenir si un traitement efficace n’est pas prescrit rapidement.





Ce n'est pas possible de réagir sur des articles pour le moment. Nous sommes en train de changer le forum. Un nouveau système sera bientôt en ligne.