Les humeurs des supporters

BLESSURES - OPINIONS Certain parmi vous me contactent régulièrement pour réagir à mes "humeurs" ou pour me faire part de leur avis sur tel ou tel événement relatif à la vie de notre Sporting.
D'autres, en revanche, se font plus rares, mais développent davantage leur pensée lorsqu'ils m'écrivent. Jérôme appartient à cette seconde catégorie de lecteurs. Lorsqu'il prend la plume,il distile un savant mélange de poésie, d'humour et de fantaisie pour exprimer des idées concrètes empreintes de réalisme et de bon sens.

"Bonjour cher Bomber !

Eh oui, on y est, le championnat est terminé, enfin pas tout à fait puisqu’il paraît qu’il reste une place européenne à distribuer, mais pour nous, c’est fait, nous allons pouvoir reprendre une activité normale, pour paraphraser PPD dans les Guignols de l’Info. Au moins pour un mois ou deux.
De guignols, tiens, il ne fut point question cette année, me semble-t-il, dans notre belle maison mauve. Plutôt un casting bien balancé, premiers et seconds rôles, un scénario solide, allant crescendo, même une belle épopée européenne, et quelques envolées lyriques au bon moment. Un réalisateur ayant le souci du détail, et des producteurs capables de mettre la main au portefeuille quand il le fallait.

Pour ma part, cela faisait longtemps que je n’avais plus senti autant de cohérence dans la politique sportive, et peut-être même à l’échelle de tout le club.
Du bon travail. Un titre. Des billets de banque tout neufs, que demander de plus ?
Rien. Ou si. Recommencer l’année prochaine. René Weiler 2. Le retour de la vengeance.
Ecrire un nouvelle ligne.

Je suis comme toi, je n’aime pas trop l’idée que nous nous fassions piller par les plus riches et plus puissants, mais c’est ainsi. Pour le moment.
On fait de même sur notre territoire national, non ?
Alors, il reste à espérer qu’Herman soit convaincant avec Leander, que Frankie ne trouve pas chaussure à son pied (le gauche, hein) de l’autre côté de la Manche, voire que Kara continue à préférer la Jupiler.
Et puis, que René donne la direction et le nom des remplaçants qu’il souhaite voir débarquer, voire nous amène quelques pépites qu’il aurait été seul à remarquer.
Le casting, oui, ce sera l’élément déterminant.
Je suis curieux de voir l’équipe que nous aurons pour entamer les poules de la CLeague.

Pour le reste, il y a quand même un gros dossier à gérer : le stade.
Quoi qu’on puisse dire sur l’ambiance qui règle au Parc (je n’y viens pas souvent), il est un fait : 21.000 place, ça devient peu.
Je trouve qu’on est en train de franchir un palier en Belgique.
Le niveau augmente, l’intérêt des médias aussi, et celui des joueurs étrangers. Certains cherchent peut-être à donner un nouveau souffle à leur carrière en venant chez nous, mais ils finissent souvent par dire du bien de notre football. Peut-être pas le festival de Cannes, mais du bon cinéma d’auteur, intelligent et travailleur.

Il y a des projets de nouveaux stades dans nombre de clubs, chacun à son échelle, et il est temps qu’on suive le mouvement, tout en donnant une nouvelle dimension à cette évolution.
Pour moi, vu d’ici, le solution du stade national, que pourtant j’appelle de mes voeux, n’est pas la bonne pour nous.
Ce serait si bon de continuer à être propriétaire de notre stade. Pas les simples locataires d’un groupe immobilier.We are Anderlecht. On est chez nous. On doit rester chez nous. En Région Bruxelloise, à tout le moins, et dans nos murs. Une brique dans la ventre.
Il paraît que Jo Van Biesbroeck n’a pas été réglo, dixit Rudy Vervoort. Franchement, ça me semble normal qu’on ait notre mot à dire sur le prix à payer annuellement.
D’un autre côté, j’espère que le Sporting ne va pas devenir qu’une entreprise comme une autre, business is business.

J’ai ma fibre sociale qui me démange, faisons gaffe de ne pas devenir les gros cons arrogants que d’autres pensent que nous sommes déjà (nous, nous savons bien que non).
Roger a ce mérite-là. Gentleman et fair-play. Ambitieux mais lucide. Pognon mais pas trop.
Il est clair qu’on va tourner une page quand il va partir, et Herman avec lui.
Un tournant, sans doute, mais j’espère une continuité dans le maintien de la culture du club. We are Anderlecht.

Alors, pour conclure, merci pour nos échanges cette année, ils ont fait partie de mes petits plaisirs de la vie en 2016-2017.
Il nous reste à attendre l’ouverture du prochain championnat, Silence, on tourne(et je ne parle pas que de l’arbitrage vidéo), puis des poules aux oeufs d’or.
On ne nous déroulera pas le tapis rouge, c’est certain, mais j’y crois : La vie est un long fleuve tranquille, plutôt que L’été meurtrier.

A bientôt !"