Les humeurs du Bomber

AUTRE Lettre ouverte à un ami!

Mon cher ami qui se reconnaitra,

Nous serions vraiment les meilleurs amis du monde si…
Si quoi en définitive ? Si j’étais supporter du Standard et toi d’Anderlecht ? On pourrait le penser, mais c’est un leurre. J’entretiens d’excellents rapports avec énormément de supporters du Standard et de beaucoup moins bons avec d’autres. J’ai des amis, qui ont leur abonnement à Sclessin avec lesquels on se chambre régulièrement en riant.
Nous ne sommes ni l’un ni l’autre des hallucinés qui n’ont aucun autre centre d’intérêt dans la vie que leur club.

Alors ? Ou le problème se situe-t-il ? je te l’ai déjà expliqué par le passé, tu prends la posture du sage au-dessus de la mêlée alors que je réagis de manière plus épidermique, quitte, j’en conviens à parfois exagérer sans jamais pour autant tomber dans les insultes et la grossièreté.
Or, je pense sincèrement que tu es aussi acharné que moi en ton for intérieur, mais tu as cette faculté de pouvoir aborder le sujet l’air dégagé et de m’asséner des piques sur un ton décontracté. Ce qui a évidemment pour effet de m’énerver et de me faire bouillonner. Il me reste dès lors deux issues : soit monter dans les tours et tomber dans le panneau en réagissant comme un excité soit écraser en ruminant et en donnant l’impression que c’est toi qui a raison puisque je semble incapable de répondre.
Nous le savons tous les deux, les personnalités politiques capables de rester imperturbables en apparence sont toujours gagnants face à des adversaires qui haussent le ton ou réagissent de manière agressive ou caustiques.

Après quelques escarmouches assez tendues ces dernières années, j’étais très heureux que cela ne se soit plus produit depuis un bon bout de temps, car, tu le croiras ou non, j’ai vraiment veillé à ne pas lancer des piques répétitives par rapport au Standard (probablement aidé par les résultats des dernières saisons) tout comme je n’ai pas partagé bon nombre de « moqueries » publiées sur les réseaux sociaux. Voilà pourtant un domaine où j’ai régulièrement pratiqué l’autodérision par rapport à Anderlecht (pour les penaltys ratés notamment).
Mais voilà, ce dimanche matin, les vieux démons sont réapparus et tu m’as accusé d’un air dégagé d’être incapable d’écrire un article sans critiquer le Standard ! La faute à qui ? A moi qui suis viscéralement incapable de publier le moindre article sans attaquer le Standard (comme tu l’as affirmé) ou à toi, tellement obnubilé par la crainte de la moindre critique que tu les vois là où elle n’existe pas ?

Puisque tu m’avais invité à relire mes dix dernières publications afin de pouvoir constater que j’y évoquais au moins cinq fois le Standard, je t’ai pris aux mots et j’ai relu mes dix derniers articles.
Le nom Standardapparaît une fois dans celui du 28 avril dernier pour préciser que « Gand et le Standard s’en sont plaint également » (il s’agit de l’arbitre Boucaut). J’ai poussé les investigations plus loin et j’ai recherché Sclessin. Toujours dans le même texte je signale que Boucaut « est l’homme qui a laissé jouer à Sclessin dans un stade en feu et qui a exclu Defour 2 ans plus tard ». Pour le reste, aucune allusion au club ni à la place forte des Rouches dans les neuf autres articles.

Comme quoi, n’est-ce pas ! Comme quoi celui qui est obnubilé n’est sans doute pas celui a l’air de surfer au-dessus de la mêlée ! Comme quoi, je pense que tu supportes très mal la situation actuelle du club de ton coeur ! Comme quoi, j’ai bien fait de retourner à la source, car j’en arriverais à douter de mes facultés mentales ! Comme quoi, enfin, on peut faire mal sans pour autant être un hooligan, car l’image que retiennent nos amis et même mon épouse est que c’est moi qui suis incapable de nuances et d’objectivité ! Et cela, crois-moi, c’est douloureux !