"Les humeurs des supporters" (2)

JEUDI, 2 MARS 2017, 20:37 - Bomber
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OPINIONS Jérôme, c'est le poète. Avec lui, le football pourrait entrer dans les cours de littérature.

"Merci pour votre message et vos dernières humeurs.
Comment ne pas comprendre qu’une journée ne compte que 24 heures et une semaine 7 jours, même pour le plus grand des dieux ! ;o)
Merci !
 
Concernant notre sporting, j’ai été frappé par la chance, qui nous a frappés elle aussi jeudi dernier.
Je regardais le match tranquillement installé dans mon fauteuil. Nous devisions plus vraiment gaiement avec un ami supporter, regrettant l’élimination, sirotant une Saison Dupont bio (chacun ses goûts ;o), imaginant la mine déconfite de nos supporters sur place, s’étonnant comme tous de la montée de Nuytinck en front de bandière ... mais si ... voilà ... tel un cerf bondissant et sortant du bois en plein brame pour conquérir sa belle, Bram a sauté, Bram a passé, et notre second longiligne avant-centre nous a qualifiés.
 
Miracle, hold-up, qu’on ne m’envoie pas au goulag mais j’apprécie à se juste valeur cette pirouette du destin, après des années où nous étions, nous, les mauves, les dindons de la farce.
Dominants, parfois, mais battus, toujours. Une domination souvent stérile, puis un goal carnaval (c’est de saison) ... salut, au revoir, à la prochaine.
Alors je célèbre, pas seulement dame chance, mais aussi la structure retrouvée au sein du club.
 
J’ai donné pendant quelques années des ateliers de formation dans diverses institutions, et j’ai toujours cru ceci : lorsque le cadre est clair et les rôles définis, alors chacun peut exprimer pleinement ses talents et sa créativité.
Avec un grain de folie, avec des résultats inattendus, parfois loin au-dessus des espérances.
On ne contrôle pas la chance, mais on la provoque. Notamment avec un cadre clair.
Et justement, je pense qu’on commence à y voir clair. Les joueurs aussi.
 
Finalement, moi, je l’aime cette équipe-là. Des joueurs impliqués, concernés, solidaires.
C’est peut-être mon passé de défenseur motivé mais j’aime ça, en premier lieu, qu’on courre, qu’on mette la pression, puis bien sûr, que les artistes s’expriment. Le cadre, puis la créativité.
De ce point de vue, je crois que René est l’homme de la situation.
Franchement, vu les changements de l’été, six mois n’étaient pas de trop pour resserrer les boulons et relancer la machine.
 
Je ne crois pas qu’être dominant veut forcément dire avoir la possession, ni camper dans le camp adverse à la façon des handballeurs.
Dominer, c’est imposer sa vue du football, sa stratégie, sa tactique (pour ça, il faut encore en avoir une, et je crois que c’est le cas de René).
Si on oblige l’adversaire à garder la balle alors qu’il ne la veut pas, on le domine.
Si on bloque les offensives adverses et qu’on marque en utilisant nos forces, on domine.
C’est mon point de vue.
 
Les consultants nous bassinent avec l’ADN d’Anderlecht, qu’il n’est pas respecté, que ça ne va pas.
Eh bien, franchement, l’ADN du Sporting, pour moi, c’est être dominant, avec de la pression intelligente mise sur l’adversaire, de la réflexion, et de la créativité.
Tout ça dans un cadre bien défini. Une ligne claire.
 
Reste notre magnifique Youri et ses obus pied droit pied gauche.
Quel bonheur de le voir ainsi s’épanouir semaine après semaine, devenir le patron.
En voilà un qui mérite une belle carrière !
Si possible à Anderlecht encore un an. Parce que, c’est vrai, ce que j’aime moins, c’est l’idée de nous qualifier en CLeague et de devoir tout reprendre à zéro l’année prochaine.
Notre horloger suisse risque de ne pas le supporter, d’ailleurs, vu la pression qu’on lui met sur les épaules.
 
On verra, évidemment, si nous serons champions, ce qui semble être un must, mais savourons déjà, non, le plaisir de nous revoir gagner ?
Et pour la suite de notre parcours européen : la Saison Dupont a vaincu la Vodka, elle pourra bien dominer l’Ouzo ! Pour nous mener jusqu’à une coupe remplie d’Aquavit ?"
 
 



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