Frères, pas jumeaux

Sur le terrain et en dehors, Romelu et Jordan Lukaku sont loin d’être des copies conformes

Ils ont les mêmes gênes et sont à l’aube d’une très belle carrière. Jordan et Romelu Lukaku, qui n’avaient jamais délivré d’interview ensemble, ont fait une exception pour RSCA. be . Extraits. Leurs débuts : Jordan effectue depuis la reprise des entraînements ses premiers pas réguliers avec le noyau A. “C’est un peu plus dur qu’en Espoirs” , reconnaît-il. “La plus grande différence se marque dans l’aspect physique : il faut beaucoup plus s’engager dans les duels. Cela demande donc un petit temps d’adaptation.” Romelu avait fait ses débuts plus jeune que Jordan, à l’âge de 16 ans. “C’était difficile” , se rappelle-t-il. “Il m’a fallu m’adapter car mon corps avait du mal à suivre. Mentalement, c’était également compliqué. Tu arrives dans un groupe de joueurs qui sont aussi forts ou plus forts que toi : ce n’est pas évident. Lors de ma première saison, j’avais dû bosser très dur. Maintenant, je n’ai plus ces soucis et malgré mon jeune âge, je me sens respecté dans le vestiaire.” Jordan précise : “Romelu n’a pas pris le gros cou, il ne profite pas de son statut. Il est le même qu’il y a trois ans.” Leurs styles de jeu : les Lukaku n’ont pas le même profil. Romelu est un vrai buteur, alors que Jordan est un ailier. Mais ils ont des points communs. “Nous sommes tous les deux très rapides, gauchers et avons une bonne qualité de passe et de dribble” , constate Romelu. Jordan poursuit, amusé : “On est aussi tous les deux puissants… mais Romelu l’est plus. Le fait de regarder beaucoup de matches ensemble a contribué au fait qu’on se ressemble dans notre façon de jouer.” Le grand frère ajoute : “On aime tous les deux regarder des équipes offensives. Défendre, ça fait partie du football, mais c’est triste…” Ils ne sont par contre pas d’accord quand ils essaient de savoir qui de Chelsea ou d’Arsenal est l’équipe la plus forte… Romelu est fan des Blues , Jordan des Gunners .. Leurs spécialités : celle de Romelu, c’est de marquer. “Je n’éprouve pas le même plaisir que lui quand j’inscris un but” , remarque Jordan. “Je suis plutôt un joueur qui, balle au pied, va provoquer, je suis heureux quand je peux délivrer une passe décisive.” Romelu n’a pas la même vision des choses. “J’aime dribbler, mais le plus important pour moi, ça reste de marquer. Quand le ballon termine au fond du but, j’éprouve le sentiment ultime…” Leurs obligations scolaires : Romelu vient d’obtenir son diplôme d’études secondaires. Jordan espère l’imiter dans un an. “Je préfère le football à l’école” , explique Jordan. “Je n’ai encore jamais vécu de période où tout allait bien sur ces deux plans… J’essaie simplement de passer à la fin de l’année… Je veux décrocher mon diplôme, mais je vois le football comme une priorité.” Les deux Lukaku font partie de la cinquantaine de joueurs du programme Purple Talents . “Quand on s’entraîne pendant une heure de cours, on doit la rattraper par après” , explique Jordan. “C’est faisable, mais c’est difficile. Au début des études secondaires, ça va, mais par après plus on grandit plus la charge de travail devient lourde, tant à l’école qu’au football. On finit quand même par s’habituer au rythme.” Leur famille : le lien familial est très fort chez les Lukaku. “Quand je serai parti à l’étranger, les discussions avec mon frère vont me manquer” , sourit Romelu. “Tout comme tous les membres de mon entourage. Dans la vie, il n’y a rien de plus important que la famille.” Jordan confirme. “Dans la vie, mon frère et mes parents sont les seules personnes à qui je peux faire confiance à 100 %. Sans eux, je ne suis rien.” Leurs caractères : voilà un aspect où les deux frères sont très différents. “La plus grande qualité de Romelu, c’est qu’il peut tout supporter” , affirme Jordan. “Moi, quand quelque chose me dérange, je le dis et les gens vont me trouver !” Romelu acquiesce : “Je devrais peut-être avoir un peu plus de sa grande… bouche. En fait, Jordan le caractère de notre père et moi celui de ma mère.” Ils se rejoignent dans d’autres domaines. “L’organisation n’est pas notre point fort” , s’esclaffe Romelu. Leur façon de vivre le foot : Jordan a sans doute des leçons à tirer de la trajectoire de son grand frère. “Je sais que je suis un peu nonchalant” , reconnaît le cadet. “Je vis au jour le jour, sans me fixer d’objectif précis comme Romelu. Je n’y pense pas constamment.” La cigale et la fourmi, en quelque sorte… Romelu conclut : “C’est vrai que j’ai des buts à atteindre et pour y parvenir, je sais ce dont j’ai besoin. Je suis toujours à la recherche de nouveaux défis.”