"Les humeurs des supporters" (1)

OPINIONS Eric est arlonais! Cela signifie que le trajet qu'il doit effectuer pour se rendre à Anderlecht  et en revenir (430 km) est encore plus long que le mien (310 km). Comme il l'explique dans le message qu'il m'a envoyé, il a jeté l'éponge depuis 2 ans. Moi, je continue à m'accrocher. Pour combien de temps encore?

"J’ai 45 ans, je suis supporter du RSCA depuis plus de 35 ans, je suis arlonais (430km aller-retour pour aller voir un match) et j’ai arrêté mon abonnement il y a 2 ans (lassitude) mais je suis autant toujours le Sporting. 
Je suivais aussi de temps en temps le Sporting en déplacement, dans les supporters adverses, ce qui n’est pas toujours sécurisant, surtout à Bruges ou au Standard. 
Je vis RSCA, je pense RSCA et j’aime le Sporting.  
J’ai été à la journée porte ouverte et j’ai discuté avec notre président, seul dirigeant à avoir encore le charisme du Sporting, même si bien sûr il n’égalera jamais son prestigieux papa au niveau ambition et palmarès. Les autres dirigeants sont inabordables et feraient bien de prendre exemple sur Roger Van Den Stock qui prendra toujours un peu de son temps pour écouter et répondre à un supporter. 
  
J’ai moi aussi connu l’époque dorée du Sporting, avec ce fameux football champagne. Mais ce fameux football champagne ne se faisait pas sans envie, sans effort, sans respect et sans une certaine prétention qui voulait toujours “écraser” les autres avec de gros scores.  
Dimanche, montrer du respect à Eupen, c’était gagner 0-4 ou 0-5 là-bas, pas faire 2-2. 
  
Depuis quelques années déjà, je ne reconnais plus le Sporting: un jeu insipide, incolore et inodore. Bref je m’ennuie, comme la majorité des gens d’ailleurs, même s’il faut remarquer qu’il y a un léger mieux cette année par rapport à l’an passé. D’un côté, ce n’est pas trop difficile. 
Hier, je me suis dit en regardant le match contre Eupen: cette équipe de joueurs n’a plus que le nom “Anderlecht”, j’avais l’impression de voir un match du genre Eupen-Zulte ou Eupen-Charleroi. 
  
Je suis désolé de dire ça mais beaucoup trop de joueurs n’ont pas la carrure du Sporting, que ce soit au niveau du jeu, du talent ou de l’envie. Quand je vois Messi, Ronaldo, Suarez ou Neymar par exemple, ce sont des morts de faim. Ils n’en n’ont jamais assez. Ils veulent toujours marquer et marquer et marquer. A 3-0, ils veulent faire 4-0, à 6-0, ils veulent faire 7-0.  
Nous, le Sporting, à 1-0 ou 0-1, on s’arrête de jouer. Et on s’ennuie. 
Depuis quand est-ce qu’on n’a plus vu un carton à domicile, un vrai carton (celui de contre Courtai n’en est pas un vrai car ce n’était pas terrible)! 
  
Que le Sporting perde ou fasse match nul ne me dérange pas. C’est la façon de perdre ou de faire match nul qui est dérangeante. Quand les joueurs ont tout donné, les supporters ne sont jamais déçus de leur équipe, ils le sont juste du résultat. 
  
Et je suis désolé, on n’a pas un entraineur, même si je le juge précocement, qui a la carrure du vrai Sporting. Avec un grand entraineur, les joueurs courrons plus vite, penseront plus vite, joueront plus vite et joueront mieux, bref vaudront aussi plus d’argent (le nerf de la guerre). On serait champion, on verrait du beau jeux, même si on ne gagne pas toujours, on jouerait la Champion’s League pas seulement pour y participer mais pour gagner des matchs et passer des tours. Et on remplirait facilement un stade de plus de 40.000 places comme c’était le cas avec le vieux stade, avec cette fameuse ambiance qui me manque tant. 
Ceux qui ont connu ces fameuses ambiances européennes et des gros matchs de championnat me comprendront. 
  
Bon nombre de supporters ne soutiennent pas assez le Sporting à domicile. Pour ceux qui font les déplacements et qui vont notamment à Bruges ou au Standard me comprendront, même si je déteste ces 2 équipes.  
  
Les dirigeants doivent aussi comprendre que tout s’enchaine: des joueurs à la carrure RSCA, un grand coach, des trophées et tout le club est gagnant à tous les points de vue, comme dans le temps. 
“I have a dream”. Michel l’a eu, moi je ne l’aurai pas. 
  
Malheureusement, le but du Sporting actuel est financier, tout en se disant qu’on sera quand même champion de temps en temps. 
Je crois donc qu’avec la politique actuelle du club, nous serons toujours nostalgiques du passé. 
De mon côté, je prends déjà prendre du recul pour ne plus me rendre malade."