"Les humeurs du Bomber"

OPINIONS Cela faisait longtemps que l'on ne s'était pas autant amusé au Sporting

Restons réalistes, battre Courtrai, même en marquant 5 buts, ne doit pas nous inciter à penser que les Mauves vont se balader durant toute la saison en surclassant leurs adversaires et en survolant le championnat.

Néanmoins, ce match contre les Courtraisiens aura été riche en enseignements.
Ne boudons pas notre plaisir, cela faisait une éternité qu'Anderlecht n'avait plus enfilé 5 buts à un adversaire. De plus, la manière y était, le jeu était extrêmement plaisant et tant les joueurs que le public se sont amusés.

Comme je l'énonçais déjà après la confrontation face à Rostov, il y a un fond de jeu qui se met en place. Bien sûr, Courtrai n'est pas Rostov, mais c'est quand même une solide équipe de milieu de classement qui a pris un point contre Gand la semaine derrière.
Des dribbles, des appels en profondeur et du jeu en un temps, il faut remonter aux premières semaines sous Van den Brom pour l'avoir vu et ce fut très éphémère. Un Anderlecht qui continue à offrir du spectacle lorsqu'il a mis deux buts, cela ne s'est plus vu qu'exceptionnellement depuis l'ère Boskamp, il y a 20 ans. Espérons dès lors que cela ne soit pas qu'un feu de paille comme sous Van den Brom.

Même si tout peut arriver dans le foot moderne, on peut espérer que Defour et Kara resteront à l'ombre de Saint-Guidon pour la saison. Le premier s'érige en patron alors que le second constitue un roc difficilement franchissable lorsqu'il il est concentré sur son sujet et qu'il joue de manière simple. Par contre, j'ai l'impression que les jours d'Okaka sont comptés et qu'il devrait rapidement boucler ses valises pour aller monnayer son talent sous d'autres latitudes. C'est dommage, car le grand "black" a beaucoup apporté à l'équipe la saison dernière, mais la cohabitation avec Weiler, difficile dès le début, semble être devenue impossible. Je n'ai pas de boule de cristal, mais je peux imaginer que là où Hasi disait qu'il était impossible d'exiger de l'italien de ne pas reculer constamment dans le jeu, Weiler aura dû se montrer moins conciliant face au non respect  de ses consignes. Et comme Stefano a le sang chaud... En tout cas, en alignant d'emblée Teodorczyk, le Suisse a réalisé  un coup de poker magistral. Le pari était dangereux, mais s'est révélé payant. Pour une entrée en matière, le Polonais a fait très fort et a vraisemblablement scellé définitivement le sort d'Okaka. Il serait pourtant intéressant de garder les deux hommes, car leurs profils sont diamétralement différents, mais je n'imagine pas Stefano accepter un statut de réserviste de luxe.

Rentré à 25 minutes du terme, Capel a laissé entrevoir de bonnes dispositions et une technique supérieure à la moyenne. Même si la suite de sa carrière ne répondit pas aux espérances, il n'a pas porté le maillot de la Roja pour rien.
Je croise néanmoins les doigts pour que son passage à Anderlecht ne soit pas aussi chaotique que celui de Gaston Taument. Lorsqu'il est arrivé au Sporting en 1998, ce Néerlandais d'origine moluquoise comptait quinze sélections nationales au compteur et, comme Capel, il avait 28 ans. Il fit onze apparitions sous la vareuse mauve au cours desquelles il afficha une médiocrité consternante. Cet ailier, particulièrement rapide et virevoltant à ses débuts, se trainait sur le terrain comme une âme en peine. Son seul fait d’arme eut lieu à l’ultime minute d’un des pires championnats d’après-guerre du RSCA. Le Sporting devait ramener la victoire de Beveren (qui termina seizième sur dix-huit) afin de décrocher la quatrième place, synonyme à l’époque de qualification pour la coupe UEFA. A la nonantième minute, c’était toujours 0-0 et Anderlecht allait louper l’Europe pour la première fois depuis depuis 1964. C’est à ce moment que … Gaston est arrivé. Dans le rectangle, il croqua lamentablement une reprise de volée, la balle partit en cloche et retomba juste devant la barre de l’infortuné gardien de but qui fut ridiculement lobé. Je suis convaincu que beaucoup d’entre vous se souviennent de goal gag qui sauva la saison du Sporting qui terminait finalement à … 27 points de Bruges.