"Les humeurs du Bomber"

SAMEDI, 6 AOÛT 2016, 00:54 - Bomber
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OPINIONS

 

Près d’un mois s’est écoulé depuis que je vous ai livré mes dernières « humeurs » ! Pas mal de choses se sont passées dans ce laps de temps au Sporting.



Sans respecter nécessairement la chronologie des événements et sans prétendre être exhaustif, je vous propose de revenir sur quelques événements majeurs qui ont ponctué l’actualité anderlechtoise ces dernières semaines.

Cinq nouvelles têtes (Trezeguet était déjà au club sous forme de prêt) sont apparues dans l’équipe jusqu’à présent. Avec les deux derniers transferts, le nombre passe à sept éléments. C’est énorme et ce n’est probablement pas encore fini. Defour était d’ailleurs le seul titulaire indiscutable de l’équipe de l’année dernière (Dendoncker a été blessé durant une longue période) à fouler la pelouse au coup d’envoi contre Rostov.
Deux ou trois nouveaux venus peuvent s’intégrer relativement rapidement, c’est déjà plus compliqué s’il s’agit de quatre ou cinq éléments, mais cela devient mission impossible lorsqu’autant de joueurs doivent apprendre à jouer ensemble en un mois (et même moins pour certains).Si on y ajoute un changement de coach et de staff technique, la tâche devient pratiquement insurmontable.

Côté « sortie », Anthony Vanden Borre a été casé à Montpelier, Suarez a lâchement abandonné un club qui lui avait tout donné, Proto a reçu son bon de sortie et Kaminsky a compris qu’il était préférable pour lui d’aller voir ailleurs. Quant aux joueurs prêtés (Ezekiel, Büttner et Djuricic), ils ont définitivement refait leurs valises.
Reste les « incertains » ! Praet qu’on annonçait comme partant certain ne trouve pas un club prêt à débourser la somme demandée par le Sporting, Okaka ne ferait plus partie des plans de Weiler et Defour serait en partance.
Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Dans un tel contexte, éliminer le vice-champion de Russie aurait littéralement tenu du miracle. Pourtant l’exploit forgé au match aller laissait augurer une issue favorable. Las ! Les Russes ont remis les pendules à l’heure au retour et l’on a pu constater l’abîme de différence entre une formation bien rôdée et efficace à défaut d’être brillante et une phalange en pleine construction au sein de laquelle les joueurs doivent apprendre à se connaître et à trouver des automatismes.
Un point m’est néanmoins apparu comme positif, on décèle d’ores et déjà une ébauche de fond de jeu, mais il est clair qu’il reste du pain sur la planche avant que les rouages ne s’emboitent correctement.

Ceci dit, je ne voudrais pas être à la place de l’entraineur suisse qui doit à présent préparer les confrontations face au Slavia Prague. La presse annonce maintenant que Praet pourrait rester une saison supplémentaire, mais Defour pourrait décider de partir. Reste l’énigme Okaka. Certes l’Italien n’est pas un joueur technique et racé dans la tradition du football champagne, mais il pèse énormément sur les défenses au propre comme au figuré. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant si les premières critiques à l’égard de Weiler apparaissent sur les réseaux sociaux, beaucoup estimant que Stefano aurait pu être décisif face à Rostov et que s’en priver a considérablement affaibli l’attaque anderlechtoise.

En choisissant un coach « germanique », la direction a opté pour une ligne dure en rupture totale avec le style Hasi ou même Van den Brom. La volonté de restaurer une discipline au sein de l’équipe me parait fondée, mais c’est un pari risqué, d’autant plus que le Suisse ne fait pas dans la dentèle. Ejecter Leya Iseka, Kawaya ou Lukebakio était déjà osé. Se priver délibérément d’Okaka est jouer avec le feu. Si, malgré l’élimination en Champioons league, l’équipe forge des résultats en y ajoutant la manière, Weiler aura gagné son pari, mais si des défaites devaient s’accumuler, son aventure dans la capitale pourrait s’assimiler à un voyage éclair.
Un entraineur qui gagne a toujours raison. Si Okaka s’en va et que notre nouvelle recrue polonaise affole les conteurs, tout le monde - joueurs, dirigeants, supporters - s’en réjouira et Weiler sera porté aux nues, mais si les choses tournent mal, on aura tôt fait de lui reprocher ses choix.

Un dicton romain affirme que la roche tarpéienne est proche du Capitole. Sur cette petite colline de Rome (le Capitole) furent construits successivement une citadelle puis un temple alors que les condamnés à mort étaient précipités dans le vide du haut d’un rocher situé à proximité (la roche tarpéienne). Cette formule est encore utilisée de nos jours pour exprimer que la déchéance peut venir rapidement après les honneurs. En s’inspirant de cette expression latine, on pourrait dire que Weiler est à mi-chemin entre les deux. Espérons qu’il atteindra un jour le Capitole, car la roche tarpéienne est promise tôt ou tard à tous les entraineurs.
 



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