Les "humeurs du Bomber"

OPINIONS A trois matchs de la fin, il faudrait un miracle pour ramener le titre à l’ombre de Saint-Guidon !
 

Il y a deux ans, il a fallu un fameux concours de circonstances pour que le Sporting remporte le championnat, mais les miracles demeurent un phénomène exceptionnel et il serait très surprenant que l’on puisse à nouveau assister à un tel retournement de situation.
Pourtant le but inscrit par Okaka dans l’ultime minute du match face à Ostende pouvait laisser présager un dénouement heureux, mais la victoire brugeoise en terres gantoises a anéanti les rêves de la plupart des fans anderlechtois. Seuls les plus optimistes (ou utopistes ?) imaginent encore une issue favorable à nos couleurs. Si Gand avait gagné, il « suffisait » de battre le club dimanche prochain et on aurait même pu se permettre un nul à Genk. Las ! Les loupés gantois conjugués au réalisme brugeois ont totalement changé la donne. Même si « on » battait Bruges, il resterait ce foutu demi-point d’avance pour les hommes de la Venise du Nord. Primo, vaincre les Blauw en Zwart sur leur terrain devant un public déchainé ne constituera nullement une partie de plaisir et, à supposer qu’un tel exploit se réalise, je ne vois vraiment pas les Gazelles perdre quoi que ce soit face à Ostende et à Zulte.

S’incliner à l’Olympyapark et voir Bruges gagner le titre face à Anderlecht serait bien entendu déplaisant, mais imaginez un instant une quatrième victoire cette saison face à notre rival pour échouer finalement à un demi-point au classement général ! Une telle situation se révélerait particulièrement douloureuse et animerait les conversations et publications diverses sur les réseaux sociaux. Où faudrait-il rechercher ce demi-point perdu ? A domicile, devant Malines, à Mouscron, à Waasland ou, plus simplement, à Ostende durant les playoffs ? Tout cela ne nous rendrait de toute façon pas le titre. A quoi bon, dès lors, se torturer !

Ce qui est certain en tout cas, c’est que la saison entière s’est assimilée à un énorme gâchis. Quand je pense qu’à un moment, les Mauves comptaient jusqu’à 8 points d’avance sur les Bleu et Noir, il y a vraiment de quoi enrager. Bien sûr, mon cœur de supporter espère un nouveau miracle. Mais si on envisage la situation à plus long terme, ne s’agirait-il pas d’une victoire à la Pyrrhus ? Les errements tactiques et l’inconstance affichés tout au long de la saison céderaient le pas devant l’euphorie de la victoire. La direction risquerait une fois de plus de se voiler la face et pourrait clamer que tout est bien qui finit bien et qu’Anderlecht demeure le meilleur club du royaume.

Je voudrais conclure par une anecdote qui s’est déroulée après le match de dimanche. En attendant le train qui devait me ramener vers Liège (eh oui, comme je l’ai déjà précisé par le passé dans cette chronique, j’habite à une trentaine de kilomètres de la cité ardente !), j’ai rencontré un monsieur de ma génération sur le quai. Au cours de notre conversation, nous avons abordé la pénibilité de consacrer sa journée (étant donné la distance en kilomètres) à l’assistance d’un match du Sporting. Nous partagions notre ras-le-bol de nous taper ce long trajet par tous les temps pour assister bien trop rarement, ces dernières années, à un spectacle de qualité.
Oui, je l’assume pleinement, nous avons joué les « vieux combattants » nostalgiques d’une époque où Anderlecht était synonyme de beau jeu et faisait trembler l’Europe, nous nous sommes dit qu’il était triste que les « jeunes » n’aient pas connu les équipes des années 70 et 80 et que le public du Parc était devenu si peu critique par rapport à celui de cette époque. Et nous avons pensé que le plus beau moment de la saison avait eu lieu le dimanche précédent lorsque Robby, Swatche, Gille,… étaient revenus refouler la pelouse de leurs exploits.