Les "humeurs du Bomber"

OPINIONS Un bon départ dans les playoffs, mais il faudra impérativement résoudre les problèmes de finition pour espérer être champion
 

Mission accomplie, le RSCA a gagné son premier match de playoffs face à une formation de Genk qui, à défaut d’être éblouissante, constitue un bloc extrêmement difficile à manœuvrer et est capable de faire basculer un match en sa faveur sur une contre-attaque rudement menée. C’est d’ailleurs ce qui faillit se produire en début de rencontre et il fallut un vigilant Proto, bien secondé par Kara, pour éviter le pire.

En tout cas, j’ai passé une agréable soirée printanière en suivant une rencontre plaisante dominée largement par le Sporting (preuve en est les 14 corners que l’équipe s’est forgés), mais qui aurait pu basculer en faveur des Limbourgeois sur un « contre ». Comme quoi, de temps en temps, un 0-0 peut sanctionner un bon match même s’il n’y a pas eu de but à a clé. C’est vrai, la partie ne s’est pas terminée sur un score vierge et elle a été remportée par les Mauves. Pourtant, ceux-ci n’ont pas trouvé le chemin des filets et il a fallu un extraordinaire coup de pouce (au propre comme au figuré) du gardien genkois pour remporter la totalité de l’enjeu. En plus de cinquante ans, j’en ai vu des bourdes en tous genres commises par des attaquants, défenseurs ou gardiens maladroits ou malchanceux, mais il faut reconnaître que la perte de balle de Bizot figure en bonne position au hit-parade des grosses boulettes. A mon avis, le garçon n’aura pas passé une nuit de rêve après cela tant il sera hanté par sa bévue qu’il se repassera en boucle.

Ce loupé n’aura évidemment ni la médiatisation ni l’importance du monumental raté de Luis Arconada en finale de l’Euro 84 face à la France. Le gardien espagnol était alors considéré comme un des meilleurs, si pas le meilleur, du monde et il était le titulaire indiscutable de la Roja depuis 1977. Il avait été champion de la Liga en 1981 et 1982 avec la Real Sociedad et avait remporté le trophée de meilleur gardien en 1980, 1981 et 1982.
A la 57ème minute de la finale, la France hérite d’un coup franc. Platini le frappe, Arconada capte le cuir, mais laisse maladroitement le ballon lui glisser sous le corps et rentrer dans le but, faisant ainsi basculer le sort de la rencontre. Le Basque entrera dans l’histoire du foot puisque depuis lors, l'expression « faire une Arconada » est d'ailleurs régulièrement utilisée par les observateurs pour désigner un gardien qui laisse malencontreusement le ballon lui passer sous le corps. Le malheureux Arconada sera considéré comme le responsable de la défaite espagnole. Il portera encore le maillot national pendant près d’un an avant d’être victime d’une grave blessure. Triste destin que celui d’un des plus grands gardiens au monde dont l’histoire n’a retenu que son erreur fatale en finale de l’Euro !

Pour en revenir à l’actualité des playoffs, il est déjà très positif d’avoir rattrapé Gand après la première journée, mais il faudra absolument se ménager davantage d’occasions et surtout concrétiser les opportunités pour espérer devancer les Blauw en Zwart et conquérir le trente-quatrième titre de champion de Belgique.