Les "humeurs du Bomber"

OPINIONS Dans une semaine s’ouvrira officiellement le mercato hivernal : attention danger !
 

Le mercato d’hiver aura bientôt 20 ans puisqu’il a été créé en 1997. Il fait partie de ces évolutions qui permettent aux poids lourds des grands championnats de « se rattraper » si leurs performances ont laissé à désirer.

​Dans le foot, comme dans beaucoup d’autres domaines, il n’y a quasiment plus que le fric qui compte. C’est ainsi, par exemple, que la coupe des champions fut rebaptisée ligue des champions en 1992. Par étapes, on en est ainsi arrivé à ce que quatre clubs des « grands championnats » puissent participer aux poules alors que les champions de la plupart des compétitions en sont réduits à disparaître dès les tours préliminaires. Je suis peut-être un vieux c…, mais je regrette cette époque bénie où le premier tour de la coupe pouvait nous offrir un Real Madrid-Juventus en même temps qu’un Union Luxembourg-Valetta FC. Et oui, le tenant du titre pouvait tomber dès le premier tour sur un prétendant à la victoire finale alors que les vainqueurs des plus petits championnats pouvaient se rencontrer et voir l’un d’eux qualifié. On avait certes moins de gros chocs, mais c’était autrement palpitant. Vous pouvez aisément imaginer que le Real ou la Juve sorti au premier tour, cela faisait grincer des dents. On a donc trouvé la parade en faisant en sorte que le hasard ne joue presque plus aucun rôle et que tous les gros poissons soient pratiquement assurés de se retrouver en phase de poule.
Le mercato d’hiver procède d’une démarche similaire. Si un club a complètement foiré ses transferts d’été, si des joueurs clés ont été blessés ou s’il a tout simplement complètement raté son début de championnat, pas de problème, on peut faire les soldes d’hiver. Mis à part que, en pratique, rares sont les réussites mirobolantes.

Au Sporting, en particulier, le mercato d’hiver fut rarement une réussite, le sommet ayant été atteint l’année dernière avec deux stars (Marin et Rolando) qui n’ont jamais rien apporté. Toute règle ayant ses exceptions, l’arrivée de Guillaume Gillet en janvier 2008 constitue une des rares vraies réussites en la matière. Au terme de ses premiers mois passés dans la capitale, le Liégeois allait offrir la coupe de Belgique à Anderlecht en marquant le but décisif contre …  Gand, son ancien club. Preuve que  mercato ne rime pas vraiment avec morale sportive. Trond Sollied, l’entraineur gantois de l’époque, ne manqua d’ailleurs pas de souligner que Gillet aurait dû jouer dans l’autre camp et que cela aurait permis aux Buffalos de repartir avec la coupe.

A propos de Gillet, je déplore énormément son départ futur pour le pays nantais. Guillaume est un véritable clubman, un modèle de professionnalisme, un joueur performant et expérimenté. Son passage à Bastia lui a conféré davantage d’assurance et d’expérience et sans lui, je pense sincèrement qu’Anderlecht ne se serait jamais qualifié en Europa league. Ses buts face à Monaco et Tottenham furent importantisimes. Et c’est encore lui qui sauva le club d’un nouvel affront face à Lokeren. Je ne suis ni entraineur ni manager du club, mais je pense qu’il aurait fallu faire un véritable effort pour le conserver à l’ombre de Saint-Guidon. C’est le genre de gars qui aurait aisément pu tenir sa place encore trois ou quatre ans. Sans lui, Silvio et Oli vont se sentir un peu seuls et abandonnés dans le vestiaire. Et même si son remplaçant est de qualité, il y aura une inévitable période d’adaptation et il n’aura probablement pas un sens du but aussi aigu.

Il va nous manquer Guillaume, c’est sûr. Espérons seulement qu’un certain Denis ne quitte pas le navire en même temps parce qu'alors, les playoffs pourraient s’assimiler au naufrage du Titanic.