Les "humeurs du Bomber" (2)

OPINIONS Rouche un jour, rouche toujours.
Le Standard et laFamille des Rouches ont décidé d’introduire une procédure en référé à l’encontre de la Fédération belge devant le tribunal de première instance de Liège.

Le Standard et la Famille des Rouches, qui chapeaute les supporters, estiment qu’on ne peut pas punir tout un stade pour le mauvais comportement de supporters isolés.
Face à la menace d’écoper d’un ou plusieurs matches à huis clos suite aux incidents impliquant les supporters liégeois à Charleroi, la fédération des supporters, soutenue par le club, a décidé de prendre les devants.
En agissant de la sorte, les supporters et le club liégeois se positionnent clairement quant à leurs intentions et le Standard soutient implicitement les débordements aussi graves puissent-ils être.

Est-ce vraiment étonnant ? Certainement pas ! Au soir du 7 octobre 2012 et du tristement célèbre match de la honte où le feu fut mis au stade au sens littéral du terme, Roland Duchatelet tenait déjà un discours ambigu dans lequel il regrettait les débordements tout en remerciant les supporters pour leur soutien. Par la suite, le club de Sclessin s’offrait les services de Marc Uyttendaele, un des avocats les plus rusés du royaume, pour éviter le huis clos. Sur ce coup-là, l’Union Belge a clairement manqué de courage (et cela pourrait s’exprimer d’une manière nettement plus crue par un autre terme commençant par la lettre c !) en n’osant pas prendre les mesures adéquates et le Standard s’en est finalement sorti sans aucune réelle sanction à la clé.
Plus récemment, le 25 octobre 2015, la scandaleuse banderole anti-Defour était déployée dans le stade de Sclessin. Par la suite, monsieur Boucaut ne parvenait pas à résister à la pression d’une foule emplie de haine à l’égard de Steven Defour et il excluait injustement le joueur devant un public en jubilation.
Enfin, le 25 octobre dernier, monsieur Wouters était contraint d’arrêter la rencontre qui opposait Charleroi au Standard à 12 minutes de la fin alors que les Carolos menaient au score. On connait la suite. L’entraineur des Rouches n’hésitera pas, dans ses commentaires d’après match, à expliquer que sans cette interruption, son équipe n’aurait jamais remporté la victoire.

Une attitude correcte consisterait à prendre des mesures draconiennes vis-à-vis des fauteurs de trouble et à accepter les éventuelles sanctions avec dignité et humilité.
Que nenni ! Le club et ses supporters prennent les devants en interpellant la justice civile avant même qu’une éventuelle sanction ne soit tombée.
Certes, en théorie, le Standard pourrait être radié de l’Union belge pour avoir agi de la sorte, mais ses dirigeants savent pertinemment bien qu’il n’en sera rien et jouent une fois de plus à l’intimidation. Il est loin le temps où mon père expliquait à l’enfant que j’étais que si un club osait aller devant la justice civile à l’encontre d’une décision de la fédération, il serait irrémédiablement radié. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors.

Aujourd’hui, l’Union belge est dans l’impasse. Sanctionner durement le Standard ferait assurément l’objet d’une condamnation en justice. Reste donc, comme toujours, à ne prendre aucune véritable sanction en sauvant la face par des pseudos mesures.
Que des imbéciles mettent le feu au stade et soient juste bon à déverser une haine inversement proportionnelle à la taille de leur cerveau est une chose malheureusement inéluctable. Etre complice de ces tristes sires en n’entamant aucune véritable action pour éradiquer le phénomène consiste à jouer avec le feu (l’expression est particulièrement bien appropriée dans ce cas) et à ne pas prendre ses responsabilités. Entraver la justice sportive en brandissant la menace de la justice civile relève de pratiques mafieuses inacceptables.

En tout cas, le message aux supporters est clair : si cela ne tourne pas comme vous le souhaitez ce dimanche contre Anderlecht, n’hésitez à créer une atmosphère d’émeutes, cela devrait permettre de l’emporter.