Proto: “Maintenant, il faut jouer avec ce qu’on a dans le pantalon”

JEUDI, 21 OCTOBRE 2010, 07:36 - GUYGUY7
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Silvio Proto aimerait que les joueurs prennent leurs responsabilités. Et il défend Jacobs : “Avec lui, pas besoin de psy”

“On est dans le trou, on ne peut pas tomber plus bas.” Après la défaite au Cercle, dans les catacombes du Jan Breydel Stadion, Silvio Proto avait sans conteste été le plus sévère dans ses commentaires sur la prestation mauve . Mais aussi le plus juste.

Avec ce match on ne peut plus important contre l’AEK, nous nous sommes entretenus, en aparté, avec le meilleur Anderlechtois de ce début de saison. Il ne cache pas son dépit et veut tout faire pour sortir Anderlecht de la crise. Mais cela ne dépendra pas que de lui...

Silvio, comment vivez-vous cette période turbulente ?

“Ce n’est pas facile. Le doute est là. Après le Standard, on pensait que la mini-trêve internationale nous aurait fait du bien, mais c’est le contraire qui s’est produit... Au Cercle, notre prestation n’était pas bonne du tout. Peut-être que certains joueurs ne se sont pas mis assez de pression. J’aurais préféré perdre 3-0 en voyant une équipe qui a tout essayé plutôt que de s’incliner 1-0, comme dimanche, avec des équipiers qui ont peur.”

Vous êtes le meilleur Anderlechtois de ce début de saison. Cela en dit long.

“Ta prestation personnelle, quand tu perds, tu t’en fous ! Mais c’est vrai que j’ai plus de boulot que la saison dernière, et donc plus la possibilité de me mettre en évidence. J’essaie donc de transmettre ma confiance à mes défenseurs et de motiver les troupes.”

Herman Van Holsbeeck dit qu’il aimerait que les leaders du groupe prennent leurs responsabilités.

“C’est mon but, avec Boussoufa, Deschacht et Biglia, d’installer une bonne mentalité dans le groupe. Mais nous devons peut-être le faire encore plus.”

Comment est l’atmosphère dans le vestiaire ?

“Les défaites ont fait mal, mais l’ambiance n’est pas catastrophique. J’ai connu des situations, juste après mon arrivée à Anderlecht, où la situation sportive était meilleure, mais où l’atmosphère dans le groupe était abominable. Il y avait des tacles dans tous les sens à l’entraînement, on était toujours à la limite de la bagarre. Un autre exemple : il y a trois ans, lors de la dernière grosse crise, le groupe n’était plus du tout uni. Tout le contraire du noyau actuel. Et si on continue à s’entendre, c’est aussi le mérite de l’entraîneur.”

Ariël Jacobs est pourtant vivement critiqué…

“Le problème, ce n’est pas le coach. Au Cercle, il a mis le meilleur onze possible et ses choix étaient justifiés. Il n’est pas sur le terrain ! C’est toujours la même chose : quand ça ne va pas, c’est de la faute de l’entraîneur, de l’arbitre ou du... gardien ! Les gens cherchent un coupable. Mais c’est à nous, jou-eurs, de nous sortir du trou.”

Un psychologue serait-il utile, vu le manque de confiance ?

“Nous n’en avons pas besoin : je préfère travailler avec des gens qui connaissent le football. Et vis-à-vis du groupe, le coach est toujours capable d’assumer cette tâche. Il n’y a pas plus de mécontents par rapport à Jacobs que la saison dernière ! Il y a ceux qui ne jouent pas, mais c’est normal : j’ai aussi vécu cette situation. Le groupe est donc toujours derrière le coach. Mais ce n’est pas pour lui que nous devons nous battre.”

Pour qui ou pour quoi, alors ?

“Pour notre honneur. Après le match du Standard, je me suis vraiment senti blessé. J’aurais préféré prendre dix buts au Cercle que cinq à Sclessin.”

Est-ce que le message d’Ariël Jacobs passe encore ? On sent beaucoup moins d’appétit dans l’équipe.

“C’est une fausse impression : avant les matches, tout le monde est motivé. Mais cela ne tourne pas... Difficile de savoir pourquoi. Beaucoup de joueurs manquent de confiance. Le football, c’est 60 % dans la tête. Il en va de même en médecine : on a plus de chances de guérir d’un cancer si l’on est bien dans sa tête. Il faut donc arrêter de se morfondre : il faut plutôt aller au charbon et jouer avec ce qu’on a dans le pantalon. Si, à la fin du match, tu es mort, au moins tu n’auras pas de regrets. Il faut tout essayer, encore et encore.”

Vous allez donc monter pour marquer si c’est 0-1 à la 90e ?

“Non. Car c’est nous qui mènerons au score à ce moment-là...”



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